Nicolas Sarkozy, Président de la République française et candidat-président fait les titres de la presse espagnole : en moins de 2 semaines, El Pais lui consacre pas moins de 7 articles. Traitant de manière plus ou moins sarcastique la tendance manifeste du chef de l’État à jouer sur plusieurs tableaux, après les propos de Claude Guéant flattant la grandeur de la France, c’est le thème de campagne du candidat UMP, «La France forte», qui fait parler de l’autre côté des Pyrénées.
Force est de constater qu’on déplore ici une carence qualitative de la campagne électorale française. Une campagne qui pour la presse espagnole est à la limite de la xénophobie, n’hésitant pas à faire le parallélisme assez extrême avec l’Europe nationaliste et ultra-conservatrice des années 30. Lorsque est abordé l’enjeu présidentiel français d’avril prochain, on parle surtout de la « radicalisation » du candidat de l’UMP.
Pour une partie de la presse espagnole (dont El Mundo et El Pais) , l’actuel président de la République mènerait une campagne qui emprunterait les caractéristiques de celle que mènerait un parti d’extrême droite. La presse espagnole souligne en effet la composition de l’équipe de campagne du candidat, qui comprend un conseiller, Patrick Buisson, au parcours proche de l’extrême-droite. De plus, la campagne de Nicolas Sarkozy vise clairement à (re)conquérir l’électorat agricole et ouvrier.
Mais pour nos voisins espagnols, le nouveau « Patrie, famille travail » français à ses limites : l’Allemagne. Vu d’Espagne, c’est bien l’Allemagne le leader de l’alliance franco-allemande, et à vrai dire alors que les réformes d’austérité s’abattent sur la Catalogne, de nombreux jeunes barcelonais rêvent d’Allemagne tant ils pensent qu’elle est à l’abri (La Vanguardia).
Ainsi les Espagnols ne sont guère éblouis par une puissance française. À l’instar du capitaine du Concordia, Nicolas Sarkozy serait aux manœuvres d’un navire au bord du naufrage.
Asma Touzani, correspondante Erasmus à l’Université Autonome de Barcelone.