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La fabrique des discours climatosceptiques (compte rendu)

Compte rendu du dossier « Discours climatosceptiques », dirigé par Albin Wagener, Renaud Hourcade, Christian Le Bart et Camille Noûs, Mots. Les langages du politique, n° 127, 2021.

Le 127ᵉ numéro de la revue Mots. Les langages du politique, publié en novembre 2021, est dédié à l’exploration des modes de production, de présentation et de circulation des discours climatosceptiques, et ce, dans une pluralité de contextes. Ce numéro est dirigé par Albin Wagener, Renaud Hourcade, Christian Le Bart et Camille Noûs. Albin Wagener est maître de conférences en sciences du langage à l’Université Catholique de l’Ouest. Ses axes de recherche englobent la gestion de conflits, les relations interculturelles et la pragmatique des interactions. Son dernier livre en date, paru en mars 2023 entend décrypter les discours autour du climat[i]. Renaud Hourcade est chargé de recherches en sciences politiques au CNRS et travaille aujourd’hui sur le gouvernement des risques environnementaux, dans une perspective sociologique et historique. Dans l’objectif de comprendre comment la politique s’articule aux sciences (et réciproquement) pour définir les problèmes environnementaux et les gouverner. Christian Le Bart est professeur de science politique à l’université de Rennes. Ses travaux portent sur la vie politique et la communication politique. Johanna Gouzouazi, doctorante contractuelle au sein de l’Université de Strasbourg, est spécialisée en représentations scientifiques et populaires du changement climatique et de la géo-ingénierie, des militantismes environnementaux. Camille Noûs est membre du laboratoire Cogitamus, multidisciplinaire, interdisciplinaire et plus spécifiquement de l’équipe de recherche : Axe 2 – Migration, Pouvoir, Développement.

Comme son nom l’indique, la revue Mots. Les langages du politique, publiée trois fois par an, se donne pour objet d’étude les langages du politique. À ce titre, elle participe à l’analyse et la compréhension des outils, enjeux, modes de circulation et lieux de production des discours politiques. Cette revue s’inscrit dans une perspective interdisciplinaire, à la croisée des sciences du langage, de la science politique et des sciences de l’information et de la communication. De fait, ce dossier s’inscrit pleinement dans la revue, que ce soit en termes de contenu – à savoir la production et la circulation des discours climatosceptiques – que de démarche (l’interdisciplinarité).

Concomitamment à l’accumulation de preuves particulièrement alarmantes quant au changement climatique anthropique – jusqu’à un consensus scientifique sur le sujet –, des contre-discours sur le climat, et ipso facto réactionnaires, ont émergé. Si des recherches relatives aux procédés rhétoriques et argumentatifs des discours sur le climat existent déjà (Pottier, 2013), ce numéro de Mots, intitulé “Discours climatosceptiques”, aborde ce type de discours via une approche tout à fait nouvelle, en étudiant la manière dont ces discours s’imbriquent avec d’autres débats sociétaux contemporains. Parmi eux, le Brexit, le véganisme en France ou encore le recours à la géo-ingénierie défendu par un lobby américains. L’articulation des discours climatosceptiques diffère selon le contexte (campagne pro-Brexit, discours anti-véganes…), et, comme le rappelle Renaud Hourcade et Albin Wagener dans leur article introductif, le discours climatosceptique n’est plus un simple discours de critique du réchauffement climatique, mais aussi de “contestation […] des causes du changement climatique, […] de la nécessité d’agir et des actions employés” (p.11). On comprend mieux pourquoi le pluriel a été choisi pour le titre de ce numéro thématique. Ainsi, l’étude d’une diversité d’espaces discursifs participe de la mise en évidence des systèmes de valeurs qui en sont à la base. Les différentes contributions de ce dossier montrent que le climatoscepticisme est polymorphe et émane d’idéologies conservatrices qui se sentent menacées. À ce titre, l’idéologie et la rhétorique conservatrice constituent un fil rouge important dans ce numéro.

Aussi, la construction de ce dossier est marquée par une évolution progressive, avec tout d’abord une riche introduction de Renaud Hourcade et Albin Wagener concernant la nécessité de traiter le sujet de manière interdisciplinaire. Puis, une contribution d’Elise Schürgers, qui diffère des autres, puisqu’elle a trait à l’étude de l’émergence même et du développement du lexème, puis formule, climatosceptique dans les médias. La suite du dossier analyse les imbrications entre des discours climatosceptiques et d’autres discours (la contribution d’Alma-Pierre Bonnet sur le Brexit et celle d’Albin Wagener relative aux discours anti-véganes). L’article qui clôt ce dossier aborde le discours des défenseurs de l’ingénierie climatique qui acceptent le consensus scientifique sur le dérèglement climatique, mais argumentent sur le rôle du progrès technique pour résoudre les problèmes climatiques (contribution de Johanna Gouzouazi et Camille Noûs).

Ainsi, ces articles permettent d’étudier l’interdiscursivité des discours conservateurs et climatosceptiques, et ce, dans une variété de contextes. Ce qui met au jour la capacité d’adaptation des discours climatosceptiques et la manière dont ces derniers prospèrent, en lien avec d’autres discours conservateurs. On observe que la méthode d’analyse a majoritairement trait à la CDA (critical discourse analysis), un point commun entre les articles, mais abordée de différentes manières.

« Circulation du mot climatosceptique : trajectoire et enjeux sociodiscursifs d’une formule », Elise Schürgers

Cet article d’Elise Schürgers, doctorante en sciences du langage et rhétorique, s’intéresse à la discursivité du phénomène climatosceptique, à partir du métadiscours dans la presse écrite française et belge. L’objectif étant de mieux cerner les mécanismes de circulation du lexème climatosceptique ainsi que ses mutations morphosyntaxiques, via le concept de formule (A. Krieg-Planque, 2009). Pour cela, l’autrice a constitué deux corpus médiatiques à partir de la plateforme Europresse ; un corpus exploratoire constitué de six quotidiens généralistes français et belges (Le Monde, Le Figaro, Libération, Le Soir, La Libre, La Dernière Heure), et un corpus de contrôle composé de 721 journaux et dans lequel chaque occurrence – ou actualisation du mot – a été comptabilisée manuellement. Ainsi, la méthode utilisée et la place de cet article permettent une entrée en matière dans le dossier à travers une chronologie de la présence médiatique du lexème climatosceptique, avant que les articles suivants portent sur des débats et enjeux sociétaux plus précis. Cette étude montre que ledit lexème a connu trois phases d’utilisation ; 2004-2008, 2009-2014 et 2015-2019. La première phase correspond à “la construction d’une unité lexicale unifiée” (p.37). La phase 2009-2014 coïncide avec l’emploi plus régulier du mot et “l’installation de la formule et de sa charge polémique, notamment par le recours au substantif en « isme » et l’emploi privilégié de la forme définie plurielle” (p.37). La dernière phase traduit à la fois l’entrée du mot climatosceptique dans le Robert et “l’usage intensif de la formule” (p.37) qui participe en même temps à son essoufflement. Aussi, par la multiplication des défigements (“climato-apathique”, “climatoscénique”, “climatoréalisme”, etc.), Elise Schürgers achève de démontrer la dimension polémique du mot climatosceptique et son “accès au rang de formule” (p.34). L’autrice ajoute que l’affermissement de cette formule résulte moins de l’accumulation de preuves du dérèglement climatique (et de la montée d’une opposition) que du renforcement du consensus médiatico-discursif sur le sujet. Cet article met donc en évidence la manière dont les discours des médias généralistes construisent et offrent une couverture médiatique aux discours alternatifs sur le réchauffement climatique.

« Que ferait-on des prairies, puisque l’homme ne sait pas digérer l’herbe ? » : les discours climatosceptiques à l’assaut des discours véganes », Albin Wagener

À la suite d’un article retraçant l’émergence des discours climatosceptiques dans la presse généraliste française et belge, cet article d’Albin Wagener, enseignant-chercheur en analyse de discours, analyse les manifestations langagières communes aux discours climatosceptiques et anti-véganes. Le chercheur se penche sur la dimension hypernarrative (Wagener, 2020[ii]) des discours numériques et des constructions argumentatives au sein des discours climatosceptiques. Afin d’étudier les phénomènes langagiers, l’auteur a construit un corpus constitué de déploiements argumentatifs numériques tels que des commentaires sur les réseaux sociaux, des articles (presse, magazine, blog) et réactions à ces articles. Pour l’analyse discursive et argumentative de ces corpus, l’auteur a eu recours au logiciel Iramuteq. Son étude tient compte du rôle important occupé par les think tanks conservateurs dans la diffusion du climatoscepticisme. Albin Wagener montre que ces discours anti-véganes apparaissent en réaction à une réactualisation des discours véganes, notamment à propos du lien direct entre la production bovine et les émissions de gaz à effet de serre. En effet, certains discours anti-véganes s’appuient sur une minimisation des conséquences néfastes directes de l’élevage d’animaux sur le climat. Bien que cela ne constitue pas une négation du réchauffement climatique, le chercheur parle d’une “relativisation argumentative” (p.59). Cet argument visant à euphémiser l’impact climatique de l’élevage est alimenté par une idéologie spéciste menant à une conception uniquement utilitaire (au sens benthamien) de l’animal dans laquelle ce dernier est perçu moins comme un être vivant doué de sensibilité que comme une protéine, un “bien de consommation” (p.56) permettant d’assurer le bien-être des humains. L’auteur montre finalement que ces discours traduisent comment “choix alimentaires et représentations de l’environnement se trouvent intimement liés” (p. 58).

« Le discours climatosceptique des Brexiters au Royaume-Uni », Alma-Pierre Bonnet

L’article d’Alma-Pierre Bonnet, Maître de conférences en Civilisation Britannique, aborde la  manière dont les partis politiques favorables au Brexit ont mobilisé des discours climatosceptiques. Plus précisément, cet article tend à répondre à l’épineuse question suivante : “Quel discours [les Brexiters]ont-ils adopté pour tenter de trouver le juste équilibre entre un électorat de base ayant des doutes sur la véracité du changement climatique et un grand public dans l’ensemble convaincu de l’urgence climatique ?” (p.65). Pour y parvenir, l’autrice a constitué un triple corpus composé de 31 discours du groupe Vote Leave à l’occasion du référendum de 2016, d’un débat télévisé lors de l’élection de 2019 et de tweets du Brexit Party.
Grâce à l’analyse discursive, l’autrice met en lumière une connivence entre euroscepticisme et climatoscepticisme et la prouve par divers exemples, telles que la notion de green tape ;une formule défigée de red tape, qui renvoie au ruban rouge entourant les documents ministériels anglais. Par analogie, la formule green tape vise à dénoncer les normes environnementales européennes, jugées contraignantes et néfastes au développement économique. L’autrice évoque aussi la notion de green space(s), souvent précédée du lexique “the loss of”, insistant donc sur le fait que “la perte des espaces verts est la conséquence d’une immigration européenne non contrôlée” (p.69). Par conséquent, voter pour le Brexit devient un acte de patriotisme vert, en opposition à une organisation supranationale qui participerait à dénaturer les paysages traditionnels des États membres. On retrouve aussi l’expression green Brexit, qui est une forme de retournement du stigmate (Goffman, 1975) en ce qu’elle permet de détourner ironiquement un argument environnemental phare des anti-Brexit. Aussi, le néologisme et mot-valise clexit (formé par climate et exit) créé discursivement, au-delà de l’idéologie, une continuité insécable entre climatoscepticisme et euroscepticisme. Ancrer dans le langage un tel mot-valise, qui devient par conséquence un slogan, permet de lier les deux idéologies, si bien qu’un brexiter est, ipso facto, un clexiter.
Aussi, l’autrice montre que l’absence de Boris Johnson au débat organisé par Channel et le silence des membres du Brexit n’ont pas la même signification. Quand le premier essaie de représenter une majorité silencieuse en boycottant le débat, les seconds tentent de représenter cette même majorité silencieuse en adoptant un discours climatosceptique sur fond de rhétorique populiste et réactionnaire (Hirschman, 1991, Pottier, 2013). Globalement, l’autrice met en évidence les logiques argumentatives et discursives mises en place depuis le début de la campagne Vote Leave par ses partisans avant le Brexit, jusqu’aux élections de législatives de 2019 chez les conservateurs.
L’intérêt de ces recherches est de mettre en évidence la manière dont a été abordée la question du climat par un mouvement qui n’avait pas ce sujet dans son agenda principal : il était bien question de quitter l’UE (pour diverses raisons comme la souveraineté législative, économique…) mais la question climatique n’était pas initialement un sujet de campagne. C’est par cette étude qu’est mise en évidence la progressive inclusion de ces questions climatiques sur le pendant climatosceptique dans la campagne Vote Leave, puis la concentration progressive du débat politique autour de la question de l’élection de 2019.
L’autrice aboutit finalement à créer des liens forts entre l’émergence de ces discours climatosceptiques et les discours populistes, c’est-à-dire en réservant les sujets de la question européenne et climatique à des élites ne répondant supposément pas, ou plus, aux revendications et intérêts du peuple.

« Du climatoscepticisme à la valorisation de l’ingénierie climatique : les métamorphoses d’un argumentaire conservateur », Johanna Gouzouazi, Camille Noûs

Le dernier article de ce dossier est rédigé par Johanna Gouzouazi et traite d’une mutation particulière d’un discours conservateur niant et minimisant les enjeux climatiques vers une relative acceptation du consensus scientifique sur la crise climatique. Le cas étudié est celui d’un think tank et lobby américain l’American Enterprise Institue (AEI), qui est fondamentalement imprégné de valeurs conservatrices et économiquement très libérales. L’étude porte sur la période de 2010 où la posture climatosceptique plus “traditionnelle” questionnant les causes (remise en cause des arguments scientifiques, de l’importance des changements), aurait mutué vers une approche plus focalisée sur les conséquences et les moyens de remédier à cette crise, en particulier la géo-ingénierie.

L’analyse s’appuie sur un corpus restreint de quatre textes, dont notamment deux textes de Samuel Thernstrom codirecteur du “Geoengineering Project” à l’AEI. Cela permet ainsi d’illustrer précisément l’évolution de la stratégie argumentative d’un acteur précis, car cela marque un changement notable de posture sur la question du changement climatique de l’AEI – allant sommairement du déni ou de la minimisation de son existence vers une reconnaissance partielle motivée par une solution presque parfaite, à savoir l’ingénierie climatique.

Ainsi, cet article adopte une place logique dans le dossier qui aborde d’abord l’émergence de la formule climatoscepticisme, deux études de cas sur les imbrications de discours, puis cette dernière contribution qui évoque la manière dont certains conservateurs se détachent d’un argumentaire en forte opposition à un consensus scientifique établi. Pour autant, cette mutation argumentative ne suit pas une forme de chronologie discursive pour l’ensemble des acteurs conservateurs sur le sujet, mais constitue plutôt un argument supplémentaire pour intégrer la question des changements climatiques dans une idéologie et un système de valeurs précis. Cet article met donc en évidence la capacité d’adaptation et de mutation des discours alternatifs sur le climat.

Une des originalités révélée dans l’analyse des textes de Thernstrom est la posture avancée comme dépolitisée la question climatique s’appuyant sur des discours d’autorité proposés par des scientifiques défendant la thèse d’un interventionnisme humain direct sur le climat pour le corriger. Ce dépassement annoncé du clivage entre les écologistes, perçus comme extrêmes – allant jusqu’à une association au communisme, notamment aux Etats-Unis –, et les conservateurs. Pourtant, et c’est un des apports de cet article, cette logique défend très bien un modèle et un prisme de lecture, nouveau certes, des conservateurs et une défense d’intérêts et de valeurs économiques de la fibre néolibérale.

L’association de ce nouveau discours avec la notion de “conservatisme progressiste” (Bourdieu, Boltanski, 1976) semble très pertinente, l’auteure avance que “le conservatisme reconverti (progressiste) dissimule ses intérêts conservateurs par la mobilisation d’un imaginaire progressiste (économique comme technique), qui permet de ne pas remettre en question l’ordre établi”. Cette analyse est donc différente de celle d’Alma-Pierre Bonnet à propos des partisans du Brexit qui emploieraient des arguments de la rhétorique réactionnaire (Hirschman, 1991) fondamentalement incompatibles avec des notions progressistes. Ceci dit, les finalités sont bien identiques : la défense du business as usual.

Pour conclure, ce dossier montre qu’il existe une forme de connivence entre les discours climatosceptiques et des sujets sociétaux et poltiques actuels, sans pour autant qu’ils en soient l’objet premier. Leur existence révèle en soi la considération par les différents publics et acteurs d’une menace parfois existentielle et met finalement en avant l’admission par une majeure partie des populations, politiques et autres acteurs économiques de la réalité d’un certain “défi climatique”.

Si la controverse scientifique sur le sujet que ces changements ne soient pas d’origine humaine n’existe pas, un débat politique et public – en partie construit par les médias – s’est formé sur ce sujet. Ce qui n’est, au fond, pas surprenant au regard de la menace existentielle que constitue le dérèglement climatique.

Au-delà de la simple description d’un phénomène souvent présenté de manière simpliste comme un déni de science, l’étude de ces discours climatosceptiques permet de mieux comprendre l’articulation de ces derniers dans le système de valeurs conservateur, remis en cause par de nouvelles recherches scientifiques. Cependant, comme l’indiquent Renaud Hourcade et Albin Wagener dans l’article introductif, “les discours climatosceptiques ne doivent pas être uniquement considérés comme un phénomène anthropologique spontané d’autodéfense” (p.19). À ce titre, le dossier montre efficacement, en filigrane, à quel point ces discours sont alimentés par des intérêts économiques et financiers. Il est question d’une perpétuation de logiques de domination, voilà pourquoi le prisme des études en CDA est largement adopté pour analyser ces discours spécifiques.

Afin de compléter ces analyses, il serait certainement pertinent d’aborder ce sujet de recherche sous un angle complémentaire de celui de l’analyse des discours. En effet, des études menées auprès de ces locuteurs permettraient d’en révéler les logiques en termes de doctrine, de stratégie politique ou d’intérêt électoral. Tant de facteurs qui justifient la production des discours alternatifs sur le climat. Ces études pourraient ainsi présenter des apports complémentaires pour servir d’outils à des professionnels cherchant à envisager différemment ces discours climatosceptiques, pour lutter contre eux, les déconstruire, etc.

Aussi, un apport particulièrement intéressant mis en lumière à plusieurs reprises dans ce dossier réside dans le fait d’envisager la notion de discours non seulement en termes de production langagière, mais aussi en termes de “non-production” se manifestant parfois par des silences. La construction des stratégies discursives présentées est ainsi analysée de manière plutôt complète, puisqu’elle ne se limite pas au message, mais aborde les logiques et intérêts qui sous-tendent son énonciation. Cela met donc en évidence des stratégies et positionnements explicites.

Comme le dit l’adage, “le silence en dit long”, ainsi, cette stratégie du silence pourrait donner lieu à des recherches approfondies spécifiquement sur la place du mutisme comme stratégie discursive de certains acteurs politiques, portant des discours climatosceptiques.

Achille BEN DAHAN, Noah DEGEZELLE, Maxime HOLLARD–BOSETTI, Coline PACAUD (promo M2, 2023-2024)


[i] Wagener, A. (2023). Blablabla : en finir avec le bavardage climatique. Le Robert.

[ii] Wagener. A. (2020a), Hypernarrativity, storytelling, and the relativity of truth: digital semiotics of communication and interaction, Postdigital Science and Education, vol. II, no 1, p. 147-169.