Samedi 19 Mars dernier, l’Elysée nous a confié son compte Twitter pour couvrir la journée nationale du souvenir Algérie-Maroc-Tunisie. La commémoration était placée sous le signe de la réconciliation. La “paix des mémoires” constituait l’enjeu principal de la cérémonie. Nos tweets devaient tenir compte de l’atmosphère particulière de la journée tout en apportant à l’Elysée les savoir-faire acquis dans la salle 421. Récit.
Des communicants dans la controverse
A l’occasion de la Journée Nationale du Souvenir Algérie-Maroc-Tunisie, les membres du cabinet du président François Hollande, en charge notamment de la communication numérique pour l’Élysée, ont choisi de réitérer une expérience de collaboration avec des étudiants. Un tel dispositif avait été testé en février dernier et suite à sa réussite, il a été reconduit ce mois-ci avec notre master de communication politique et publique de l’UPEC. Après un tirage au sort, quatre d’entre nous ont été mandatés pour représenter la promotion.
Nous avons été rapidement en contact avec Maxime Taillebois (ancien étudiant de la salle 421), chargé d’organiser pour l’Élysée notre collaboration. Avec le soutien de nos professeurs, nous avons préparé une prise en charge des réseaux sociaux de l’Élysée, cherchant à apporter une touche à la fois professionnelle, institutionnelle et innovante.
La prise en main temporaire des comptes Twitter de l’Élysée et Snapchat du président s’est opérée dans un contexte agité. En effet, deux grands enjeux ont contribué à faire naître une polémique autour du choix de la date: le choix d’une date de commémoration commune aux trois pays et une date anniversaire d’un cessez le feu, marque de souffrance. De nombreux opposants politiques ou associatifs se sont exprimés contre cette commémoration. Certains représentants de la droite françaisese sont ainsi lancés dans une bataille idéologique qui a fait de l’évènement, un évènement controversé et politisé.
Par ailleurs, cette collaboration entre l’Élysée et les représentants de notre promotion a été mise en place lors d’un évènement organisé par le ministère de la Défense et rejoint ensuite par l’Élysée en raison de la présence du Président. Cette situation a compliqué quelque peu son organisation. Munis de nos accréditations, nous avons eu accès au « carré presse » aménagé au milieu de la tribune des invités, entre les anciens combattants et les membres du gouvernement, à côté des journalistes.
Entre contraintes institutionnelles et volonté d’innover : la salle 421 entre en jeu
Maxime Taillebois nous a confié le compte Twitter de l’Élysée. Il a cependant dû garder la main sur le compte Snapchat pour des questions pratiques, puisqu’il était le seul à pouvoir suivre le président dans ses déplacements.
Première étape de notre mission : créer une mise en ambiance, c’est-à-dire poser le décor, donner un ton à la fois institutionnel et solennel, adapté aux circonstances. Avec quelques minutes de retard, le président François Hollande rejoint la cérémonie. Celle-ci peut alors commencer et avec elle, notre live tweet. Nous commentons alors ses déplacements, de la revue des troupes à la minute de silence.
Le président entame alors son discours de réconciliation des mémoires. Exercice de retranscription délicat, nous n’avons pas le droit à l’erreur. Le choix des citations du président, qui plus est sans fautes d’orthographe, est crucial pour éviter d’amplifier la polémique et faire consensus. Après une vingtaine de minutes, le président clôt son discours avec un traditionnel “Vive la République et vive la France”.
Avec Maxime Taillebois, nous rédigeons le tweet final pour le compte Twitter du président, tweet qui se doit de mettre en avant le message qu’a voulu faire passer François Hollande à l’occasion de cette commémoration. Le tweet est validé avant publication par le directeur de la communication du président, Gaspard Gantzer.
Une belle opportunité pour une expérience inédite
A l’annonce de la sélection de notre master pour une collaboration avec l’Élysée, l’enthousiasme était au rendez-vous ! Très rapidement, nous avons néanmoins pris conscience de la responsabilité qui nous était confiée, faisant naître, malgré notre enthousiasme, une certaine appréhension. Cette opportunité de communiquer pour une grande institution nous a demandé un vrai travail de veille et de documentation sur la date du 19 mars. Malgré un contexte compliqué de controverse et de polémique, ce travail réalisé en amont nous a permis de maîtriser le sujet, et d’être confiants le jour J. Sur place, tout ne s‘est pas passé comme nous le pensions, nous obligeant à improviser en partie et à mettre de côté nos ambitions innovatrices.
Au moment de prendre le compte Twitter en main, le rythme s’est accéléré. Comment s’organiser ? Quel rôle attribuer à chacun ? Après un début hésitant, nous étions enfin lancés et prêts à relever le défi. Nous nous sommes vite pris au jeu. La rapidité de l’exercice, vivre l’évènement secondes après secondes, et avoir un rôle dans la communication de l’Élysée, ont été autant d’éléments qui nous ont permis de vivre une expérience riche en émotions.
Remerciements
Conscients de la chance que nous avons eu, nous tenons à remercier chaleureusement les différents acteurs qui nous ont permis de participer à une telle collaboration, collaboration rare, inédite et assez exceptionnelle dans le parcours universitaire d’un étudiant.
Plus particulièrement, nous souhaitons remercier, en premier lieu, le community manager de l’Élysée, Maxime Taillebois, pour la patience, la pédagogie et la confiance qu’il nous a accordées en nous confiant les clés de la communication numérique de l’Elysée. Pari audacieux mais que nous espérons réussi !
De plus, un grand merci à nos professeurs Pierre-Emmanuel Guigo, Brigitte Sebbah, et Claire Oger ainsi qu’à tous les autres professeurs du département du Master de communication politique et publique qui, par leur volonté et leur ténacité, ont permis à des étudiants d’avoir pu travailler quelques heures pour une si prestigieuse institution.
Enfin, nous remercions spécialement toute notre promotion 2015-2016 de la salle 421 pour leur soutien et leur relais sur les réseaux sociaux.
Thomas Jaquemet
Marine Kerijaouen
Pierre Giambelluca
Agathe Bonamour