Les étudiants du Master 1 de Communication Politique et Publique tiennent tout d’abord à vous adresser leurs meilleurs voeux pour cette nouvelle année qui commence, hélas, bien tristement.
En effet, mercredi dernier notre pays a subi les sévices de la barbarie terroriste, pour lutter contre celle ci, un grand rassemblement a été organisé dimanche dernier, rassemblement couronné de succès et auquel les plus grands de ce monde sont venus.
Il était important de se réunir et s’unir, quelles que soit les opinions partisanes afin de défendre la liberté, valeur fondamentale de notre République.
Nous avons également décidé de rendre hommage à toutes les victimes de ce drame avec cet article.
Le mercredi 7 janvier 2015, dans le train, j’observe une jeune femme qui semble captivée par ce qu’elle lit sur son téléphone. Soudain, son visage se crispe, son regard se glace. Son ami lui demande ce qu’il se passe. Elle lui répond : « Ils ont attaqué la France. »
Quand les frères Kouachi ont pénétré dans les locaux du journal Charlie Hebdo ce mercredi en fin de matinée, cagoulés et armés de kalachnikovs, ils n’ont pas seulement abattu des journalistes et caricaturistes, qui étaient leurs cibles premières, ainsi que deux policiers, un agent de sécurité, un correcteur, une psychanalyste, un visiteur et un économiste. Ils ont attaqués tous les Français.
Un journal, ce sont des informations, des opinions, des prises de position, des controverses et, parfois, des sarcasmes que les journalistes font exister à coup de crayons à papier, de titres et de phrases. Un journal, ce sont d’abord et avant tout des libertés.
Malheureusement, Pierre Desproges avait raison : « On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. » Et on ne pouvait pas rire du Prophète avec ces islamistes radicalisés, ces fanatiques, ces barbares. Aujourd’hui, se moquer du Prophète mérite, selon eux, la peine capitale et cette sentence devient exécutoire n’importe où, n’importe quand, n’importe comment.
La guerre n’est plus ailleurs, au loin. Elle se trouve dans les rues de Paris, dans les salles de rédaction. En voulant « venger le Prophète », en voulant « tuer Charlie Hebdo », Chérif et Said Kouachi ont attaqué notre nation toute entière.
L’attentat contre Charlie Hebdo au cours duquel douze personnes ont trouvé la mort bouleverse, mais il doit aussi faire réfléchir. Le but de ces terroristes était de liquider nos libertés, notamment la liberté de la presse et, de ce fait, la liberté d’expression, principe fondamental de notre démocratie.
L’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 atteste que « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
Les propos de cet hebdomadaire satirique ont, parfois, été discutables et chacun est libre d’y adhérer ou non. Cette citation d’Evelyn Beatrice Hall – faussement décernée à Voltaire qui était un fier défenseur de la liberté d’expression – me paraît tout à fait appropriée : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. »
Et aux quatre coins du pays, les Français ont manifesté pour défendre leurs droits.
Les terroristes ont échoué : ils ont unis ceux qu’ils voulaient diviser. Au lieu de céder à la panique, les citoyens se sont rassemblés pour apporter leur soutien aux victimes, aux blessés et à leurs familles. Ils se sont unis, laissant derrière eux leurs ancrages partisans, leurs différences pour défendre, ensemble, leurs droits et leurs libertés. Et nous allons continuer à le faire.
Combattre des kalachnikovs avec des stylos est peut-être illusoire, mais il ne faut, en aucun cas, cesser d’écrire et de dessiner. C’est la raison même de cet article.
Et parce que cela est important, nous, étudiants du Master Communication Politique et Publique de l’Université Paris-Est Créteil, vous prions de ne pas céder à la facilité et d’éviter tout amalgame. Tout comme la pensée d’Adolphe Hitler n’était pas représentative du peuple allemand, les actes perpétrés par ces barbares ne représentent en aucun cas les valeurs défendues par les musulmans. Aujourd’hui, que l’on soit athées, chrétiens, juifs, musulmans ou autres, nous sommes tous Charlie.
C’est d’ailleurs pour cela que nous vous invitons à vous rendre dans vos kiosques pour acheter le dernier numéro de Charlie Hebdo. Manifestons notre soutien, témoignons notre refus de la barbarie et de l’obscurantisme et, surtout, défendons nos droits. Notre avenir en dépend.
Nous devons espérer que ce mouvement de solidarité, d’union, de rassemblement au-delà des convictions politiques et religieuses perdure et que nous ne cédions pas à la tentation d’un nouveau repli sur soi, repli communautaire qui effacerait cet élan de défense de notre conception de la liberté. Il ne faut pas oublier que, comme le dit Edmund Burke, « le mal triomphe par l’inaction des gens de bien ».
Nous sommes Charlie.