La nécessité d’un élu d’être plus transparent sur la gestion de son mandat l’oblige à s’entourer de professionnel de la communication afin de mettre en musique son action politique. Les 17 et 18 octobre dernier, notre promotion a contribué à la réalisation d’une enquête auprès de 217 participants à la conférence EuropCom à Bruxelles.
Réalisée dans le cadre d’une recherche menée au sein du Céditec, sous la responsabilité de Caroline Ollivier-Yaniv, cette enquête a pour but de comprendre comment se définissent aujourd’hui les acteurs de la communication des institutions publiques, ici communautaires. Ce travail met en lumière la nature protéiforme de l’identité professionnelle du communicant ainsi que la difficulté d’une communauté professionnelle à se définir et marquer les frontières de son activité.
Quatre difficultés sont marquantes :
1. L’absence de désignation globale et homogène des acteurs
La première observation vient du regard que portent les communicants sur la désignation de leur métier. Les personnes interrogées ont utilisé des désignations très diverses: « Communic/quants », « Communicateurs », « Chargé de… », « Conseiller en … ». Cette pluralité est l’un des marqueurs d’une distance de l’acteur par rapport à son métier. S’il arrive à définir les contours de ses missions, le communicant public n’arrive pas à concevoir et à s’inscrire dans un groupe professionnel homogène.
2. La circulation entre de nombreux secteurs professionnels connexes ou imbriqués au cours d’une action de communication
La communication publique se construit comme une activité professionnelle à la frontière de plusieurs disciplines. La polyvalence du métier et l’utilisation de plusieurs supports de communication nécessite une partition du travail de communicant public en spécialisation. Ainsi on retrouve une myriade de compétences agglutinées aux métiers de la communication : documentation, journalisme, publicité, marketing, management, informatique, graphisme, rédaction, lobbying, participation…
3. Une identité marquée par l’appartenance à une organisation (statut, culture, histoire…)
La communication s’exerce aussi au sein d’une structure que l’acteur s’approprie par rapport à son son activité professionnelle. Ainsi le communicant public travaillant dans une agence pour le compte d’une institution publique ne s’identifie pas au fonctionnaire chargé d’un projet au sein d’une délégation à la communication de cette même institution publique. Ainsi nous sommes face à deux individus travaillant sur des projets similaires mais se définissant différemment.
4. Transformation des pratiques d’autres acteurs de l’organisation, non spécialistes de la communication et n’ayant pas vocation à le devenir : communicants comme auxiliaires.
Enfin, plus particulièrement à l’échelle communautaire, les équipes de communication ne sont pas toujours formées de spécialistes de communication. En effet, l’évolution des supports de communication ainsi que les demandes des annonceurs et des institutions publiques transforment la structure des équipes de communication. C’est ainsi que l’on retrouve, dans les équipes qui mettent en œuvre les actions de communication, des personnes dont ce n’est pas le métier (Webmestre…). Cette transformation en profondeur du métier marque une rupture dans la conception des communicants à leur activité professionnelle. De plus comme nous l’évoquions précédemment, le passage de plan de communication-réclame à des stratégies transmédias et multi-support oblige la communication à se spécialiser et rompre avec s es pratiques traditionnelles. Cependant, cette rupture s’opère dans tous les secteurs d’activités professionnelles, souvent qualifiées de « vieille école », elles sont progressivement amenées à disparaître.