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La maladie du pouvoir

Le 22 février était diffusé sur France 3 « La Maladie du pouvoir ». Son réalisateur, Philippe KOHLY, y retrace les différentes maladies des présidents de la Vème République pour tirer un portrait de ces personnalités politiques atteintes pendant l’exercice de leur fonction.
Pendant une heure et demie, le voile se lève sur les maladies qu’ont rencontré les Présidents de la Vème République, et tous y passent : de Georges Pompidou, gonflé à cause des corticoïdes, jusqu’à Nicolas Sarkozy, hospitalisé en raison d’un malaise vagal, en passant par François Mitterrand affaibli par un cancer de la prostate et Jacques Chirac épuisé suite à son AVC.
Philippe KOHLY met en exergue un paradoxe, opposant à la lourde tâche de Présidence de la République, la lutte contre une maladie. Après consultation de nombreuses images d’archive et la lecture de documents jamais dévoilés, il pose une question longtemps restée sans réponse. Comment ces hommes ont ils pu conserver leur fonction, alors que  l’article 7 de la Constitution de la Cinquième République  mentionne bien  l’ « empêchement » français et son application :
En cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit, ou d’empêchement constaté par le Conseil Constitutionnel saisi par le Gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, les fonctions du Président de la République, à l’exception de celles prévues aux articles 11 et 12 ci-dessous, sont provisoirement exercées par le Président du Sénat et, si celui-ci est à son tour empêché d’exercer ces fonctions, par le Gouvernement.
L’intérim étant prévu par notre Constitution, pourquoi les Présidents si affaiblis n’ont-ils pas été remplacés provisoirement voire définitivement ?
Cette question s’était déjà posée lors de la parution du livre polémique Le Grand Secret, de Claude GÜBLER, docteur de François Mitterrand de 1969 à 1994. Après la mort du Président, le médecin y proclamait l’incapacité du Président, dès 1992, à exercer ses fonctions.
Un exemple sur lequel s’appuie le réalisateur, étant celui qui a créé la plus importante polémique sur le sujet.
Mais le documentaire est un miroir à deux faces. « La maladie du pouvoir », définition de l’unification de la victime et du coupable. De l’homme soumis à la maladie ou aux conséquences de son poste ainsi qu’à sa soif de puissance, de contrôle. Cette maladie au cœur de la démocratie faisant parfois faute de transparence. Philippe KOHLY illustre clairement la déraison du Roi-Président qui s’accroche à son trône quoi qu’il arrive. Ainsi, la France peut-elle être appréhendée comme une véritable démocratie si son Président s’accroche à sa fonction et continue à l’exercer quelque soit son état ? La volonté accrue des hommes politiques n’est-elle pas elle même une pathologie ?
Documentaire diffusé le 22 février 2012 à 20h35 sur France 3, La maladie du pouvoir