Actuellement au Centre Pompidou est présentée une exposition intitulée Danser sa vie. L’histoire et l’évolution de la danse sont mises en scène de manière très dynamique. Cette exposition fait vivre la danse. Si le sujet ne concerne pas à première vue la politique, il nous paraît en tant que communicant politique, intéressant de questionner le lien entre Art et Politique.
Au cours de l’exposition, le visiteur peut mesurer le poids de la danse dans l’exercice de la représentation. En effet, la danse rend possible la mise en scène d’un sentiment, d’une humeur mais aussi du pouvoir. Et c’est à cette dernière forme de mise en scène que s’attache une partie de l’exposition : Le corps comme outil de propagande. Celui qui incarne le pouvoir doit jouer un rôle. Il lui donne une substance. Georges Balandier évoque en ce sens, cette politique spectacle et ces dispositifs théâtraux dans son ouvrage Le pouvoir sur scènes.
L’exposition nous montre des exemples dans lesquels le pouvoir autoritaire a utilisé la danse comme outil de propagande. Avec la danse, on scénarise la dictature. C’est un outil au même titre que le sport ou les défilés militaires. Le régime nazi a en effet utilisé la danse pour appuyer son autorité. Il est même précisé : « L’ascension de la danse sous le IIIe Reich glorifie les valeurs spirituelles de la Kultur allemande ». La danse transmet un message. Le Ministère de la propagande conforte des chorégraphes comme Rudolf von Laban ou Hans Niedecken-Gebhard. Les parades nazies sont l’occasion de démontrer la force du régime.
Le régime communiste et son rapport à la danse sont furtivement présentés dans l’exposition. On y voit les parades de la culture physique. Le corps y est glorifié.
La représentation est une forme de communication. On communique avec des images, avec des gestes. La dimension symbolique autour de la danse est mise au service d’une autorité politique.