Spin doctors et série TV

Mercredi 25 janvier dernier, France 2 a lancé sa nouvelle production télévisée, une série nommée Les Hommes de l’ombre. Sur fond de politique, de manipulation, de trahison, et autres coups tordus, cette série dépeint un univers encore méconnu en France, celui des conseillers en communication politique. Décryptage(s). 

Suite à un attentat, le Président de la république meurt. Alors exilé aux USA, son ancien conseiller en communication, mais néanmoins ami, est de retour en France. Très vite et preuves à l’appui, il en est sûr, un mensonge d’Etat couvre les raisons de la mort du Président. Mais il y a urgence, comme prévu par la Constitution, dans 35 jours il faudra élire un nouveau président.

C’est donc une campagne éclair que nous propose de suivre cette fiction. Cependant, le principal intérêt de cette série n’est pas là, mais réside dans les deux approches du monde des « spin doctors ». D’un côté, Simon Kapita. Homme droit, que les convictions animent et qui illumine ce métier de ses valeurs. Il refusera d’aider le Premier ministre, M. Deleuvre (Philippe Magnan), à l’origine du mensonge d’Etat. Il semble tout connaître des secrets du marketing électoral, à tel point qu’il choisi de pousser une secrétaire d’Etat quasi-inconnue à être candidate à la présidentielle. Anne Visage (Nathalie Baye), présente lors de l’attentat meurtrier et bien décidée à battre celui qui couvre les causes du décès de l’ancien président dont elle était (trop) proche. De l’autre côté, nous avons le Premier ministre qui, à défaut de pouvoir s’attacher les services du « maitre », s’est tourné vers l’élève : Ludovic Desmeuze (Grégory Fitoussi). Le disciple est un opportuniste. Il n’hésitera pas à user des plus sombres méthodes pour faire gagner son client. Ce personnage nous permettra de découvrir d’autres ficelles du métier, moins morales, qui ne sont enseignées nulle part.

À eux deux, la plupart des instruments de la communication politique seront passés en revue : du classique sondage, à la préparation d’un débat, en passant par les écoutes téléphoniques de son adversaire. L’affrontement sera terrible et chacun choisira son camp. Car en politique comme en communication, tout est une question de positionnement. En tant que futur professionnel de la communication politique, on achève les six épisodes que compte la saison avec une question en tête : la fin justifie-t-elle (tous) les moyens ?

Alexandre Rabitchov