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« En marche », la web série de Jean-Luc Mélenchon

Le candidat du Front de gauche se met en scène dans une série diffusée sur son site de campagne : Place au peuple. La série compte à ce jour une dizaine d’épisodes diffusés chaque semaine. Les épisodes sont uniquement visibles sur internet. D’après l’article de Rue89, Arnauld Champremier-Trigano, le conseiller communication de Mélenchon est un des créateurs de ce projet. C’est un format très particulier qu’a choisi le camp de Mélenchon. Avec ce genre de série, quel public veut approcher Jean-Luc Mélenchon ? La web série permet-elle de diffuser un message différent ?
Previously in Desperate Housewives… Voilà un peu le concept : à chaque épisode, on reprend un extrait de l’épisode précédent afin de poser une chronologie. La comparaison avec l’exemple américain s’arrête évidemment là.
En effet, avec la web série, le citoyen peut suivre les actions menées par le Front de gauche. Le personnage principal étant Jean Luc Mélenchon lui-même. Les créateurs de la série, lui ont également donné un générique avec image et bande son. La web série reprend les codes du format télévisuel pour fidéliser et habituer le spectateur. Rue89 parle, dans son article du 18 novembre, de rendez-vous incontournable. Le ton se veut très dynamique, à l’image de la campagne. Toutefois,  le générique ne laisse pas deviner le ton parfois agressif du candidat que l’on peut retrouver plus tard dans les épisodes. Les  propos de Mélenchon peuvent en effet parfois heurter. On imagine mal une série commençant par « Je suis le bruit, la fureur, le bruit et le fracas. » Il y donc  aussi une volonté de rassembler.
Pourquoi une telle série ? Telle est bien la question. Pour que la population suive la campagne depuis son ordinateur ? C’est un argument. Pour que le Front de Gauche diffuse ses idées de manière ludique ? C’est plausible. Il y a différente manière de voir la série. On peut évidemment la regarder de loin. On peut la regarder de manière amusée. Comme au spectacle, on regarde le tribun Mélenchon. Mais on peut également être un militant.
Mais c’est aussi pour réunir un public très large. En présentant le programme et les actions du Front de Gauche dans une série, les citoyens, surtout les jeunes, peuvent se tenir informés. Avec la web série, le spectateur découvre les coulisses de la campagne. Dans l’épisode 8, l’équipe de Mélenchon est réunie pour préparer l’émission Des paroles et des actes (12 janvier). On voit comment sont préparés les argumentaires. Mélenchon doit casser l’image du communisme « à l’ancienne ». On retrouve par exemple, dans l’épisode 10, le candidat visitant une ferme bio.
Au-délà de la web série elle-même, la campagne de Mélenchon n’est plus dans l’optique des campagnes de Robert Hue (2002) ou de Marie Georges Buffet (2007). Il ne faut pas oublier que Mélenchon est un ancien socialiste, il veut rassembler son aile à gauche et même au delà. Il reste pourtant le candidat de la « gauche de la gauche ». Pour cela, il lui faut marquer un discours clair et anticapitaliste. Et c’est là le paradoxe de Mélenchon, il fait une web série pour dépoussiérer les valeurs d’extrême gauche et pour rassembler. Mais il choisit une expression presque marxiste comme slogan. Il demande à ce qu’on scande « Résistance » dans ses meetings au lieu de crier son nom. La campagne de Mélenchon essaie de faire le lien entre l’aspect radical de son électorat, la nouvelle génération et le besoin d’exister sur Internet. Les trois aspects ne sont pas incompatibles. Mais c’est tout de même une première. Pour la première fois, le PCF ne présente pas de candidat à la présidentielle. Tout au long de la série, on ne retrouve pas de lien direct avec le PCF. Le secrétaire national Pierre Laurent est souvent présent dans la vidéo mais ne parle pas.
Le recours à un ancien publicitaire, Arnauld Champremier-Trigano comme directeur de la communication, illustre l’évolution du faire campagne de la gauche radicale. Avec Mélenchon comme candidat, on joue la carte de l’ouverture. Mélenchon doit chanter « L’internationale », mais il doit aussi communiquer. Et les stratégies de communication (dont fait partie la web série) trouvent souvent leur origine dans le marketing commercial. La web série s’inscrit dans une stratégie de communication politique. Il y a là un grand écart que doit assumer l’extrême gauche : Choisir de rester sur d’ancienne méthode de communication – comme Nathalie Arthaud ou Philippe Poutou – ou d’associer son image à une campagne « à l’américaine ».

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Maxime Boitieux