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Le palais du travail de Villeurbanne : Un élément qui forge l’identité d’une collectivité

Dans les années vingt, le maire socialiste de Villeurbanne (69), Lazare Goujon, entreprend d’offrir à sa ville et à ses ouvriers des infrastructures innovantes. Le palais du travail (dont le nom dit déjà beaucoup) voit le jour. La principale motivation de ce projet : l’émancipation de la classe ouvrière.Le palais du travail est un « élément constitutif de l’ensemble urbain » (Ouvrage sur le palais du travail distribué gratuitement, p.6), comme le dit Jean-Paul Bret, le maire actuel de Villeurbanne. Dans ce palais se trouve « un dispensaire, une piscine, une salle de spectacle et une brasserie mais aussi des espaces dédiés aux associations et aux syndicats » (Ouvrage sur le palais du travail distribué gratuitement). Grâce aux infrastructures, on donne un rôle social à l’ouvrier. Il existe aussi une Université Populaire de Villeurbanne sur le fronton de laquelle il est écrit « Un homme sans instruction est un soldat sans munition » (Ouvrage sur le palais du travail distribué gratuitement, p.57). Dans ce cadre, l’ouvrier peut s’évader de son travail quotidien pour aller s’instruire, se cultiver ou même se détendre.
Le projet villeurbannais s’inscrit dans la continuité du familistère de Guise (02). L’industriel Jean-Baptiste Godin a fait construire à Guise un ensemble de logement pour ses ouvriers à coté de leur lieu de travail. Ce familistère est bien un palais social pour les ouvriers. Chaque logement est attribué aux ouvriers en fonction du nombre d’enfant et pas en fonction de l’échelle sociale de l’individu. Tout ceci est un projet politique.
Le politique veut en effet à cette époque donner aux citoyens la possibilité d’ « ouvrir leurs esprits ». Il faut mettre des guillemets ici, puisque – en réalité – le but premier est hygiéniste. On construit dans cet ensemble une piscine pour que les ouvriers (et leurs familles) aillent se laver. C’est une conception politique qui peut paraître aujourd’hui dépassée mais qui à l’époque est une révolution sociale. Le politique prend un caractère paternaliste. Il est le chef de famille.
On peut critiquer cette conception paternaliste du pouvoir. D’un coté, l’ouvrier est supposé pouvoir s’émanciper. Mais de l’autre, il est aussi cantonné à son milieu d’origine. Les individus qui sont avec lui sont aussi des ouvriers. Les enfants jouent avec d’autres enfants d’ouvriers. C’est donc un cercle et une classe qui se construit. On nomme le lieu « Palais du travail », on organise des défilés avec les « reines du travail ». En glorifiant le travail, en le structurant autour des ouvriers, le politique peut ensuite mieux contrôler les individus. Ces derniers sont en effet présents dans le même espace que leurs collègues. Les ouvriers sont toujours ensemble. Le politique (pouvoir public) peut ensuite diriger si il est à l’initiative des infrastructures.
Mais on ne peut enlever à cet ensemble son caractère humaniste (et socialiste ?). En novembre 2011, le palais du travail a été rénové à l’occasion de la réouverture du Théâtre national populaire (TNP, anciennement Théâtre de la Cité). Le politique cherche une fois encore à utiliser les signes et les symboles. Réhabiliter le palais du travail et le TNP est une manière de redonner vie aux patrimoines. Les choses ont changé : les ouvriers sont depuis partis. Villeurbanne est aujourd’hui une ville qui revendique son identité populaire face à la capitale des Gaules. En effet, la ville cherche à se distinguer de Lyon.
Et le passé de la ville participe à cela. Il y a jusqu’au 25 février 2012 une exposition au Rize sur le palais du travail. Après avoir vu l’exposition, on pense trouver une boutique comme dans tous les musées. Mais à la place, il y a une médiathèque. On ne peut donc pas acheter mais emprunter. C’est à ce moment que l’on se rend compte que l’identité de la ville est aussi forgée par l’utopie sociale des années trente. Il n’y a plus d’ouvrier, le socialisme-humaniste n’est sûrement plus le même, mais « dans ces lieux résident encore la question toujours actuelle de l’éducation populaire, des actions de solidarités et de la démocratisation culturelle. » (Ouvrage sur le palais du travail distribué gratuitement, p.93)
Maxime Boitieux

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