Compte-rendu du dossier « Gloire et pouvoir » dirigé par E. Cohen, Sociétés & Représentations, n° 26, 2008.
Dans le cadre de l’événement organisé au Louvre le 29 juin 2018 par les étudiants du master 2 « Communication politique et publique en France et en Europe » et consacré aux représentations et images des lieux de pouvoirs dans la communication politique, trois d’entre eux reviennent sur un numéro de la revue Sociétés & Représentations publié en 2008, qui demeure une des publications les plus éclairantes sur la thématique de la gloire et de ses représentations. Ils ont choisi de commenter plus particulièrement quelques-uns des articles de ce riche dossier.
À l’occasion de son vingt-sixième numéro, paru au second semestre de l’année 2008, la revue Sociétés & Représentations avait consacré un dossier à la gloire, envisagée dans ses relations avec le pouvoir. La notion de gloire a pu être définie par Évelyne Cohen – professeur d’histoire et d’anthropologie culturelle (XXe siècle) à l’École nationale des sciences de l’information et des bibliothèques (ENSSIB – Université de Lyon) – comme celle « d’un homme, d’un souverain, d’un peuple (…) renvo[yant] aux vertus qu’une époque prête à ceux qu’elle honore comme héros ou modèles ». Sociétés & Représentations est une revue thématique transdisciplinaire offrant des éclairages sur des questions de société et ce numéro, dirigé par Évelyne Cohen, s’articule en trois parties, qui interrogent la politique de l’image de la souveraineté jusque dans ses considérations les plus actuelles. Ainsi, la première période de ce dossier permet l’identification et l’inscription des figures de gloire en politique. Puis, une deuxième partie se consacre à l’analyse de la construction « d’une lecture, d’une imagerie des dramaturgies de la gloire » en fonction du contexte politique culturel. Enfin, le dernier temps de ce numéro est dévolu aux « monuments de gloire », entendus comme les formes de sa représentation et de son expression.
Dans le droit fil du parcours « Représentation du pouvoir dans la peinture » ainsi que de la table ronde « Espaces et scénographies de la médiatisation du pouvoir » qui l’a suivi, nous nous efforcerons ici de nous focaliser sur les articles de ce numéro de Sociétés & Représentations les plus éclairants à cet égard.
I – L’incarnation de la gloire
A. Des origines religieuses de la notion de gloire à son appropriation par le prince
Tout d’abord l’article « La gloire, les mots, la chose » de Catherine Bertho-Lavenir apporte une précision sur l’évolution diachronique qu’a connue la notion de gloire, et qui se vérifie dans l’ensemble du numéro. L’auteure informe ainsi que dans sa définition première, la gloire désignait le rayonnement d’une force divine. En particulier, cette gloire religieuse se traduisait matériellement au travers de constructions d’arcs de triomphe, comme le précise Isabelle Rouge-Ducos dans son article « Les arcs de triomphe de l’Antiquité au XXe siècle. Essai sur la postérité artistique et idéologique du monument triomphal ». À l’origine, ces édifices triomphaux étaient, pour le peuple romain, des actes de piété à l’égard de Jupiter. Le franchissement des arcs faisait du triomphateur une apparition surnaturelle du dieu. Cette gloire « divine » se retrouve également en peinture, et notamment dans le portrait de Louis XIV réalisé par Hyacinthe Rigaud où le monarque est représenté avec l’ensemble de ses attributs régaliens, qui font alors figure d’allégorie, et notamment de celle du pouvoir du Grand Roi.
En effet, la notion de gloire n’est pas restée cantonnée à l’incarnation du divin. Le rayonnement de cette force divine a opéré un glissement en même temps que l’évolution de la place de la religion dans les sociétés. C’est ainsi que la gloire du Prince, en tant qu’incarnation de l’État fort et centralisateur, est devenue une notion centrale dans la philosophie politique du XVIIe siècle. Ce basculement s’illustre dans l’édification et l’utilisation des arcs de triomphe, comme peut le préciser Isabelle Rouge-Ducos, qui considère qu’« au lieu de faire apparaître dans le monde des humains le pouvoir d’un dieu, le dispositif triomphal fut progressivement employé pour définir et enraciner dans la réalité le pouvoir d’un homme que son caractère inclassable rendait sacré ». Les arcs célèbrent de ce fait plus une institution ou une fonction qu’une religion ou même un homme. Comme le souligne Myriam Tsikounas dans son article « De la gloire à l’émotion, Louis XIV en costume de sacre par Hyacinthe Rigaud », cette nouvelle perception de la gloire se retrouve également dans le portrait du Roi Soleil qui ne s’attache pas à mettre en avant un monarque de droit divin, mais à représenter un Prince comme empreint d’humanité. En ce sens, la représentation d’un homme vieillissant juché sur des jambes de danseur, incarne les deux corps de l’État[1] et la continuité du royaume. Il est – à ce titre – important de souligner que ce portrait de Rigaud était alors exposé dans la salle du Trône de Louis XIV.
B. La contestation de la gloire
La gloire telle que nous la concevons aujourd’hui ne serait rapportée qu’aux pouvoirs politiques et à leur glorification. Ainsi, Dominique Poulot, dans son article « Gloires et opprobres politiques au musée », définit les musées comme « une vitrine prestigieuse » pour le pouvoir. Toutefois, cette appropriation de la gloire par les personnalités politiques est contestée. Catherine Bertho-Lavenir explique alors que la notion de « gloire » aurait subi un glissement de sens et illustrerait également un « excès de vanité ». Ce désaveu peut s’illustrer de diverses manières, et ce, notamment par des phénomènes de contestation de formes de glorification sélective. À ce titre, Dominique Poulot témoigne du désaccord entre différents historiens au sujet de l’absence de représentation des fautes du passé dans les musées français. Cette dénégation peut d’ailleurs se retrouver dans les détournements de représentations glorieuses. Ainsi, les arcs de triomphe, symboles de victoires militaires, seraient devenus des objets de contestation, tout particulièrement durant la Révolution française : selon Isabelle Rouge-Ducos, « l’architecte Pierre-François-Léonard Fontaine témoigne que l’inégalité des ouvertures était interprétée comme une inégalité politique et sociale (…) ».
Enfin, dans son article « David, de la polémique à la gloire. Autour du Saint Roch du Bureau de la Santé de Marseille (1780) » Annie Duprat aborde les questions d’incarnation, de mise en scène de la gloire mais également de sa contestation, à travers le peintre Jacques-Louis David. Ce dernier, s’il a connu de multiples honneurs au cours de sa carrière, n’a pas suscité immédiatement l’unanimité au sein de l’Académie contre laquelle il s’est dressé. À ce titre, il a pu être considéré comme le « fossoyeur » de l’Académie royale de peinture et de sculpture, suite à son discours prononcé à la Convention le 8 août 1793 prônant sa suppression. Au-delà des dimensions mythologiques ou religieuses imposées, David a introduit une véritable dimension politique dans ses peintures, rejetant les pratiques et le système académiques. Selon l’auteure, le tableau Érasistrate découvre la maladie d’Antiochus dans son amour pour Stratonice marquerait les premiers pas de transition du peintre vers un « art politique », qui se serait affirmé dans sa peinture Saint Roch intercédant la Vierge pour la guérison des pestiférés. Par cette œuvre, David participe à l’édiction d’une nouvelle culture commune et crée la polémique. Il vide le tableau de sa substance spirituelle, laissant le malheur et la révolte s’exprimer pleinement. Il évite l’abstraction tout en laissant percer l’émotion. Cette œuvre peut être appréhendée comme « l’opposition entre le monde de l’Humanité souffrante et celui de la divinité silencieuse et indifférente », représentant une vierge froide et sans compassion pour l’humanité et l’Enfant Jésus s’amusant.
II – L’appropriation de la gloire comme représentation du pouvoir politique
A. L’identification des figures de gloire
La représentation des figures de gloire au fil de l’Histoire s’inscrit dans une forme de continuité, répondant à une certaine tradition. Ainsi, l’article rédigé par Myriam Tsikounas, évoquant la commande du portrait royal adressée par Louis XIV au peintre Hyacinthe Rigaud[2], souligne également que cette œuvre, initialement destinée au petit-fils du Roi Soleil, Philippe V, roi d’Espagne fait figure d’illustration de l’absolutisme d’Ancien Régime. Le roi y est – comme nous l’avons dit plus haut – représenté en majesté, portant les attributs régaliens, ainsi que l’ensemble des symboles et accessoires sollicités par l’archevêque de Reims lors de sa cérémonie de sacre. Toutefois, ces symboles sont détournés de leur fonction, à l’image des regalia dont les détournements s’illustrent au travers du sceptre court tenu à l’envers par le Monarque, ce dernier s’en servant comme d’une « simple canne, bien peu utile puisqu’elle ne touche pas terre ». De même, la couronne représentée sur le portrait n’est pas celle du Sacre de Louis XIV, mais celle qui sera posée sur la tête du souverain lors de ses obsèques. La figure du monarque est, elle, fortement empreinte d’humanité. En ce sens, la peinture réalise une rupture avec le classicisme d’époque.
Par ailleurs, l’article rédigé par Christel Sniter intitulé « La gloire des femmes célèbres. Métamorphoses et disparités de la statuaire publique parisienne de 1870 à nos jours » évoque le rôle politique des statues de femmes notables érigées dans l’espace public La figure de Jeanne d’Arc y est sollicitée et selon l’auteur, elle aurait été particulièrement mobilisée par la « politique didactique de la Troisième République » visant à inculquer aux citoyens un sentiment d’unité nationale. La figure de Jeanne d’Arc – « à la fois femme, sainte, guerrière et symbole de la résistance à l’étranger » – représente une ressource d’une force singulière en ce qu’elle est multiple. Ainsi, celle-ci a été investie par des pouvoirs très différents et sur une période extrêmement étendue. Les sculptures érigées à la gloire de la Pucelle bénéficient dans leur majorité de sites prestigieux et visibles. Trois des cinq représentations sculptées de Jeanne d’Arc sont d’ailleurs des statues équestres. Ce privilège traditionnellement réservé aux rois, puis utilisé pour les grands miliaires, peut très probablement être rapproché du symbole de défense nationale incarné par Jeanne d’Arc.
Enfin, Évelyne Cohen et Pascale Goetschel proposent – dans leur article conjoint intitulé « Historial et Mémorial : deux lieux de mémoire et d’histoire consacrés au général de Gaulle » – de revenir sur la création de deux lieux inédits, érigés à la gloire du Général de Gaulle. Bâtis à l’initiative de la fondation Charles de Gaulle, l’Historial des Invalides et le Mémorial de Colombey-les-Deux-Églises, tous deux inaugurés en 2008, présentent des particularités et finalités dissociables. En effet, selon les auteures « les scénographies choisies traduisent bien les conceptions dissemblables des deux projets ». Ces deux édifications proposent deux constructions distinctes de la figure du Général de Gaulle : l’Historial tente de faire passer les visiteurs d’une démarche « sensible » à une démarche didactique, alors que le Mémorial repose sur la construction d‘un récit modelé autour de six étapes de la vie du Général de Gaulle. Ce dernier propose un angle d’analyse centré sur l’histoire personnelle de Charles de Gaulle prise dans son siècle, dévoilant les facettes multiples du personnage.
B. Le rayonnement glorieux d’un système politique
Ce numéro de Sociétés et représentations met en lumière la manière dont les différentes mises en scène du pouvoir glorifient les systèmes et régimes politiques. Ainsi, Isabelle Rouge-Ducos illustre ce rayonnement glorieux des régimes politiques à travers les différents arcs de triomphe qu’elle présente. Pour l’auteure ces derniers expriment « le triomphe d’idéologies politiques plus variées qu’on ne saurait le penser ». C’est ainsi que les arcs de triomphe à trois ouvertures inégales, généralisés dans le nord de l’Europe, ont été assortis, nous l’avons dit d’une connotation politique particulière après la Révolution française, les trois ouvertures inégales étant interprétées comme représentant les inégalités politiques et sociales des systèmes politiques de l’Ancien Régime : la porte centrale renvoie au monarque souverain, alors que les portes latérales, de taille inférieure, renvoient au peuple. La connotation royaliste de ces arcs à trois portes s’oppose à la construction des arcs à une porte. Ces derniers, répandus à partir de la Révolution française, reflètent l’idéal de vertu incarné à l’ère révolutionnaire : la porte unique symbolise ainsi l’égalité et l’unité entre le peuple et la souveraineté. Avec la construction de l’Empire sous Napoléon Ier, l’Arc de triomphe de la place de l’Étoile à Paris prend une nouvelle connotation : il s’insère dans un système de représentation signifiant la prétention à l’universalité de l’idéologie impériale.
Le rayonnement glorieux d’un système politique se retrouve évidemment dans le portrait de Louis XIV réalisé par Hyacinthe Rigaud, puisqu’on y retrouve le Roi Soleil comme puissance royale, chef des armées, décidant au nom de Dieu de la guerre et de la paix, rendant la justice. Il faut noter à ce titre que Rigaud a également fait apparaître, dans ce portrait, le collier du grand-maître de l’Ordre du Saint-Esprit, symbole de la perpétuation héréditaire de la monarchie.
III – La démarche de patrimonialisation, ou l’inscription de la gloire dans l’Histoire
A. La démarche politique à l’origine de la commande de la représentation glorieuse
À l’initiative de toute commande d’une représentation glorieuse – peu importent les supports qu’elle emprunte – se trouve une volonté politique. Cette démarche est à l’origine de la naissance de l’œuvre destinée à mettre en scène la gloire d’une figure ou d’un système politique donnés.
Ainsi, si Isabelle Rouge-Ducos rappelle que l’érection des premiers arcs de triomphe – dès le IIe siècle avant Jésus-Christ – répondait à une finalité religieuse, elle démontre aussi comment ces monuments de gloire ont rapidement été mis au profit de la propagande militaire. L’arc symbolisait la manifestation du transfert de souveraineté allant du dieu Jupiter à l’Empereur. L’édification de tels monuments permettait un enracinement de la réalité du pouvoir ainsi qu’une mise en scène de la force victorieuse de l’impérialisme romain. Outil de célébration du régime, il matérialisait la puissance de l’Empereur et du régime, dont les qualités rejaillissaient « sur l’ensemble du peuple ». Par ailleurs, Évelyne Cohen et Pascale Goetschel illustrent les intentions distinctes qui ont été celles de la fondation Charles de Gaulle à l’origine de la création de l’Historial des Invalides et du Mémorial de Colombey-les-Deux-Églises. Dès lors, aux Invalides, Charles de Gaulle apparaît comme la « troisième figure emblématique de l’histoire nationale après Louis XIV et Napoléon Ier », dans un monument pensé par « ses architectes et scénographes » comme « invisible ». À l’inverse, le bâtiment de Colombey-les-Deux-Églises arbore de vastes dimensions. Le choix de l’emplacement non seulement géographique mais également accolé à la Croix de Lorraine, « contribue à lui donner une dimension à la fois privée, sensible et nationale ».
Dominique Poulot recense quant à lui un ensemble de considérations qui peuvent motiver la décision de la construction de musées. Pour ce faire, l’auteur s’interroge sur la fonction même des musées dans le débat français. Si les « musées de gloires » peuvent être utilisés afin de « régénérer la gloire nationale » en constituant non seulement un lieu de « conservation du passé, de sauvegarde du présent » ils se destinent également à « fonder la nouvelle intelligence publique ». Les musées sont aptes à susciter une « provocation de la mémoire », liée à une volonté de responsabilisation, mais peuvent également être le moyen « d’accompagner une formation politique », mettant l’exposition d’épisodes glorieux du passé au service de gloires à venir.
Dans l’article rédigé par Christel Sniter, l’auteure évoque l’érection du buste de la chanteuse Dalida et la surenchère politique qui a été à son origine. En effet, cette initiative a été non seulement soutenue par le socialiste Bertrand Delanoë, mais également par Jean Tibéri, maire RPR de Paris de 1995 à 2001. À l’occasion du dixième anniversaire de la mort de la chanteuse, c’est notamment la célébrité démocratique de Dalida qui a guidé le soutien de ces deux personnalités aux positionnements politiques opposées. Dès lors, le buste sculpté « apparaît formellement comme une sœur de Marianne » caractéristique d’une certaine tendance à « honorer les stars populaires et non plus de grands hommes édifiants ou des allégories incarnant des valeurs abstraites universelles et structurantes ».
B. L’inscription de la gloire dans le récit national et l’espace public
Les pouvoirs politiques utilisent également la gloire des actions passées de manière à façonner une culture nationale, s’attachant à créer une mémoire collective. Si les musées ont pu être perçus comme des lieux de glorification des personnalités politiques, ils n’en sont pas moins des « lieux de mémoire » selon Dominique Poulot. Nous avons déjà cité l’exemple de l’Historial et du Mémorial, lieux de mémoire consacrés au général de Gaulle, dont Évelyne Cohen et Pascale Goetschel nous font la description. Si ces deux projets relèvent d’une initiative différente, ils partagent un but commun, celui d’effectuer un travail de mémoire, une façon de montrer que ce Grand Homme a influé sur l’Histoire française d’une manière considérable. Cohen et Goetschel expriment cette idée très clairement : « À l’Historial comme au Mémorial, l’idée l’emporte nettement que Charles de Gaulle a influé sur le cours de l’histoire ».
La figure de Jeanne d’Arc a également été une personnalité ayant permis de faire consensus dans le travail de mémoire de l’Histoire de France. Dans son article, on se souvient que Christel Sniter explique que les nombreuses représentations de Jeanne d’Arc à Paris permettaient et permettent de créer « un sentiment d’unité nationale », malgré ses différentes appropriations – parfois controversées – par les partis politiques. Mais d’une façon tout à fait différente, l’édification de la statue d’Édith Cavell a aussi permis de faire consensus afin de créer un sentiment de cohésion à l’encontre des Allemands, faisant d’elle la « résistante-martyre ».
Enfin, monuments et musées, en plus de symboliser une unité nationale, permettraient de générer une réconciliation entre plusieurs nations. Cette fonction est évoquée par Dominique Poulot, au sujet de la construction européenne. Selon lui, les musées ont toujours entretenu des liens étroits avec les entreprises de glorification politique. Il s’appuie notamment sur l’exemple du musée de l’Europe qui s’analyse comme un moyen d’accompagner une construction politique fondée sur la réconciliation des nations. Ainsi, l’auteur évoque un « musée de l’Europe en voie de formation [qui] semble devoir accompagner une construction politique fondée sur la réconciliation des nations (…) ».
Clément Lebourg, Léa Petit, Pauline Courbé Dubost
(promotion M2, 2017-2018)
[1] Ernst Kantorowicz, Les Deux Corps du roi, Paris, Gallimard, 1989, traduit de l’anglais par Jean-Philippe et Nicole Genet. L’auteur y développe l’idée selon laquelle le monarque disposerait de deux corps distincts : d’une part une enveloppe corporelle mortelle et faillible, qui rappelle la condition humaine du souverain ; d’autre part un corps administratif, politique et intemporel, incarnant l’État et l’expression du pouvoir royal sur l’ensemble du territoire du royaume.
[2] Pour voir le tableau : https://www.histoire-image.org/fr/etudes/portrait-officiel-louis-xiv.