Transmettre la mémoire des centres de stockage : au cœur du défi de l’Andra

Comment transmettre la mémoire sur des siècles et communiquer sur cet enjeu ? C’est le défi de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), auquel ont participé Débora Pasquio, Benjamin Gautier, Imen Said Kouadri et Zoé Tanguy durant leur projet tutoré autour de l’exposition itinérante : « Mémoire pour le futur ». Retour sur une expérience aussi challengeante qu’enrichissante.

Proposition d’affiche à l’Andra pour illustrer l’exposition « Mémoire pour le futur ». © Benjamin Gautier, Débora Pasquio, Imen Said Kouadri et Zoé Tanguy.

Un projet ambitieux pour transmettre la mémoire : l’engagement de l’Andra

L’Andra, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, est un établissement public. Sa mission centrale est d’assurer la gestion à long terme des déchets radioactifs produits en France, dans un souci de protection de l’environnement et des générations futures. L’Andra développe au sein de ses bureaux des groupes « mémoire » chargés de trouver des moyens de transmission des connaissances aux générations futures pour qu’elles se souviennent de l’existence des centres de stockage.

Depuis septembre nous entendions parler des projets tutorés, ces dispositifs permettant aux étudiants de travailler en collaboration avec des professionnels de la communication durant un mois sur un projet concret. Le 24 mars, nous recevions la liste des projets et des groupes constitués pour cet exercice, et le 24 avril, nous commencions à travailler avec notre commanditaire lors d’une première réunion à distance. Cette rencontre nous a permis de mieux comprendre et de préciser les contours et les enjeux de la mission. Antoine Billat, responsable de la communication éditoriale en charge de la valorisation du programme Mémoire, nous a expliqué que l’Andra prévoyait, à partir de janvier 2026, de lancer une exposition itinérante de plus d’un an qui ferait le tour de la France. Cette exposition, « Mémoire pour le futur », doit mettre en avant le projet de mémoire de l’Andra, inscrit dans une véritable réflexion intergénérationnelle comprenant aussi les recherches des groupes mémoires de l’Andra avec des explications sur les moyens et actions trouvés pour transmettre la mémoire sur des siècles.

Une première difficulté s’est rapidement imposée : il nous a fallu comprendre précisément ce qu’entendait l’Andra par « mémoire » et donc quel était le sujet central de cette exposition. Notre première impression était assez simpliste : l’Agence pour la gestion des déchets radioactifs parle de mémoire sous l’angle… des déchets radioactifs. Ce n’est pourtant pas le cas ici et c’est ce que nous avons rapidement compris grâce à la clarté des interactions avec notre commanditaire. En effet, l’exposition « Mémoire pour le futur » ne fait en réalité que très peu référence aux déchets radioactifs, simplement utilisés pour contextualiser le travail de l’Andra. Il s’agit donc ici d’un travail sur la transmission de la mémoire et sur les différents moyens d’y parvenir sans forcément chercher de domaine d’application précis. Notre travail a consisté à remplir deux missions : réfléchir à et proposer des suggestions pour valoriser l’exposition et élaborer un plan de communication.

Élaborer un itinéraire pertinent

La première partie de notre travail résidait dans la constitution d’un itinéraire. Nous avions plusieurs critères et conditions à respecter afin qu’il soit cohérent, notamment une sélection de lieux d’accueil variés dans toute la France. Cette première partie du travail nous a pris beaucoup plus de temps que prévu, mais elle était un prérequis de la mission sans lequel nous ne pouvions pas réellement entamer le travail communicationnel. Après de nombreuses recherches, nous avons proposé un itinéraire d’une durée de plus d’un an et demi adapté aux contraintes des différents calendriers, passant par 42 sites variés de tailles différentes dans toute la France métropolitaine.

Proposition de cartographie de l’itinéraire et des principaux lieux d’accueil de l’exposition « Mémoire pour le futur ». © Benjamin Gautier, Débora Pasquio, Imen Said Kouadri et Zoé Tanguy.

Une stratégie de communication à deux échelles

Dans un second temps, nous avons réalisé une stratégie de communication comprenant une analyse de l’environnement, des objectifs, des cibles, un positionnement et des messages. Au total nous avons pensé environ dix éléments de communication différents venant répondre aux attentes de l’Andra. Ainsi, entre un autocollant (sticker) pour customiser le camion, un ou plusieurs teasers vidéo, un dépliant et des spots dans les radios locales, nous n’avons pas manqué d’idées. Mais le plus important a été de déterminer les éléments les plus pertinents, en tenant compte des contraintes financières de notre commanditaire et du temps imparti pour conduire la mission.

Proposition de dépliant trois volets pour présenter et accompagner le parcours des visiteurs l’exposition « Mémoire pour le futur ». © Benjamin Gautier, Débora Pasquio, Imen Said Kouadri et Zoé Tanguy.

Une fois toutes les idées de communication soumises à nos différents interlocuteurs de l’Andra lors de nos réunions hebdomadaires, nous avons choisi les éléments finaux à mettre en place aux niveaux national et local. Ainsi, le fil rouge, le sticker sur le camion, le sous-domaine du site Internet, l’affiche, le dépliant, les publications sur les réseaux sociaux et le teaser feront l’objet d’un plan de communication national. D’un autre côté, pour toucher des populations plus locales, nous avons proposé une publication dans le Journal de l’Andra, des encarts dans la presse locale et des annonces sur les radios. Nous avons également réfléchi à communiquer en direction des maires des plus petites communes pour les inciter à partager les informations de l’exposition dans le bulletin municipal.

En clair, ce projet tutoré fut très enrichissant puisqu’il nous a permis de nous rapprocher le plus possible de nos futures conditions de travail. De plus, le côté pluridisciplinaire de la mission via notamment le plan de valorisation ainsi que la question intéressante du lien entre communication publique et mémoire ont apporté une profondeur au projet qui dépasse par conséquent le simple cadre de nos études et qui fut extrêmement instructif.

Débora Pasquio et Zoé Tanguy lors de la soutenance des projets tutorés, le vendredi 23 mai 2025. © 2025 Faculté LLSH Upec.

Pour finir, nous souhaitons remercier l’équipe pédagogique de nous avoir offert cette première immersion dans le monde professionnel, spécialement notre tuteur Yohann Garcia. Nous souhaitons également remercier Antoine Billat de nous avoir guidés tout au long de cette mission, ainsi que toute l’équipe des groupes mémoire de l’Andra.

Soutenance du projet tutoré en présence du jury composé de l’équipe pédagogique du master Communication politique et publique en France et en Europe et du commanditaire Antoine Billat. © 2025 Faculté LLSH Upec.

Benjamin Gautier, Débora Pasquio, Imen Said Kouadri et Zoé Tanguy, master 1, promo 2024-2025

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