De la théorie à la pratique : Une immersion enrichissante dans le monde de la communication pour la Presse Libre

Retour sur une expérience enrichissante et formatrice avec le Fonds pour une Presse Libre, sur la pratique de la communication publique et la mise en œuvre d’une campagne de collecte de fonds. 

Les fameux “projets tutorés” dont nous avons entendu parler toute l’année, sont enfin arrivés au printemps 2024. Le cheminement n’a pas été exempt d’embûches, mais l’expérience fut riche en enseignements puisqu’elle nous a permis de mettre en pratique une année de cours en communication politique et publique. En tant que futurs professionnels de ce domaine, nous sommes parvenus à élaborer de véritables stratégies de communication, dans la perspective de celles produites par les meilleures agences françaises. Les commanditaires ont été très convaincues et satisfaites, comme en témoigne le fait qu’elles aient commencé à appliquer certaines de nos recommandations.

Que sont exactement les « projets tutorés » ?

Par groupe de 3 ou 4, nous devions, pendant un mois, du 22 avril au 24 mai, réaliser une campagne de communication pour un client, à l’instar de celle d’une véritable agence, les exigences étant adaptées – nous sommes encore en formation – mais similaires.

Quel était notre client ?

Le Fonds pour une presse libre (FPL). C’est un organisme à but-non lucratif qui a à cœur de défendre et protéger la liberté de l’information, le pluralisme de la presse et l’indépendance des médias. Fondé en 2019, il s’agit de la première structure en France à promouvoir les médias indépendants à travers l’octroi de financements.

Comment s’est organisé ce mois de travail ?

Chaque groupe de travail est constitué, nous l’avons dit, de trois ou quatre personnes. Nous étions quatre, Valentin Quehen, Juliane Née, Ibrhima El Hadji Sane, Inès Émilia Wahid. Chaque groupe est suivi par un tuteur universitaire, nous avions la chance d’être accompagnés de monsieur Yohann Garcia, attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’UPEC.

Enfin, bien entendu, nous avions nos commanditaires, Olivia Plecy, trésorière et administratrice du FPL et directrice marketing de Mediapartet Charlotte Clavreul, directrice exécutivedu FPL.

Nous avons eu une réunion par semaine lors de laquelle tout le monde était présent, ce à quoi nous avons ajouté des réunions et sessions de travail uniquement entre étudiants.

Comment le FPL fonctionne-t-il ?

L’objectif du FPL est de combattre la concentration, par quelques milliardaires, de groupes de médias. Plus que d’avoir un impact sur la liberté de la presse, les propriétaires et actionnaires influent sur les lignes éditoriales, qui désormais, manquent de transparence. Les médias libres, qui n’ont donc aucun actionnaire et pas de publicité, sont indépendants et bénéficient d’une certaine autonomie à l’égard des sujets qu’ils traitent. Toutefois, ils ont peu de ressources financières, en dehors des dons et des abonnements.

C’est là qu’intervient Le Fonds pour une presse libre. En effet, l’organisme organise des campagnes de dons où les citoyens et citoyennes, à hauteur de leurs moyens, peuvent soutenir les médias indépendants dans leur ensemble.

Quels médias sont aidés par le Fonds ?

Le Fonds pour une presse libre, après avoir récolté les dons, choisit des projets portés par un ou plusieurs médias indépendants. Ainsi, les donateurs et donatrices font confiance aux experts dans leurs choix de projets, mais ne choisissent pas le journal qu’ils soutiennent.

Quel a été notre rôle ?

Nous avons mis sur pied une stratégie pour augmenter la notoriété du fonds et ainsi favoriser leur mission auprès des médias indépendants. Les réseaux sociaux, d’abord, sont des outils fondamentaux de la communication numérique. Aussi, notre réflexion s’est portée sur une stratégie numérique dont l’objectif premier était d’aller chercher de nouveaux donateurs potentiels : les 18-35 ans. Réalisation de posts, stratégie de fond, recherche scientifique, ont été pensés pour proposer à nos commanditaires une stratégie sur Instagram, Facebook, LinkedIn et X. L’enjeu était ici de mettre en avant le call-to-action et d’expliciter le rôle du FPL dans le combat pour la liberté de la presse. Cette recherche de visibilité passe notamment par une plus grande régularité et un format de post bien défini.

Une refonte du site Internet du FPL était également demandée. L’idée était de passer d’une organisation journalistique à celle d’un réel organisme de collecte de fonds. La mise en avant des options de donations et de l’abonnement à la newsletter nous ont ainsi permis d’accroître la visibilité du call-to-action, et donc, par extension, du réel objectif du FPL. Le rapport d’activité annuel n’a pas été laissé de côté, le voyant comme un pilier important de l’organisme qui devrait être accessible à toutes et à tous, nous avons pris le soin d’en émettre une seconde version dont le contenu a été allégé. Ainsi, nous sommes passés d’un rapport de 27 à 7 pages, où ne furent conservés que les points saillants pour convaincre les visiteurs du site à devenir donateurs.

Nous avons dû également procéder à une refonte de la lettre d’information du Fonds pour une presse libre. Cette dernière semblait essentielle après analyse des lettres d’informations précédentes. En effet, ces dernières étaient assez denses, ce qui pouvait décourager le lecteur, mais aussi noyer les informations cruciales telles que l’appel à dons. Quatre principales améliorations ont été apportées :

  1. L’utilisation de visuels et de phrases plus courtes dans le but de fluidifier la lecture.
  2. L’usage de couleurs dans le texte pour créer une hiérarchisation des informations et mettre en avant les messages importants.
  3. L’ajout de sondages pour créer une interaction avec le lecteur.
  4. Et, créer un effet de suspense pour susciter la curiosité du lecteur, que ce soit dans l’objet du mail, ou encore tout au long pour inciter à la lecture.

En plus de cela, nous avons opté pour l’emploi du vous avec la formule « faites un don » en vue d’interpeller davantage le lecteur et de l’inciter à l’action. Toutes ces améliorations ont porté leurs fruits, puisque les deux dernières lettres d’informations envoyées par le Fonds qui comprenaient nos améliorations ont été appliquées, ont vu un taux d’ouverture de 42 et 48%. Soit un taux supérieur de 15 à 20% par rapport aux lettres d’informations dans leur précédente version.

Enfin, nous avons pensé à la mise en place d’un système de récompense pour les donateurs. L’idée peut aussi être mobilisée seulement pour les abonnés. En effet, par un système de tirage au sort parmi toute la base de mails, des cadeaux peuvent être distribués. Bien sûr, par « cadeaux », il était question d’éléments peu coûteux pour le Fonds. Ainsi, nous avons eu l’idée de proposer des abonnements chez des médias qui ont reçu du budget, des produits dérivés de ces mêmes marques….

Dernière chose, pour favoriser la visibilité du Fonds, nous avons proposé d’imposer aux bénéficiaires la présence du logo du FPL sur leur propre site et newsletter. L’ensemble de la stratégie a été présenté le vendredi 24 mai, devant nos camarades de M1, l’équipe pédagogique du Master, notre jury donc, et bien sûr, nos commanditaires, Olivia Plécy et Charlotte Clavreul.

Et maintenant ?

Deux d’entre nous, Juliane Née et Valentin Quehen, vont avoir l’opportunité de mettre en pratique la stratégie proposée, dans le cadre d’un stage d’un mois en juin 2024.

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