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Pride ! La fierté des ouvriers ?

  

Pride! (2014). Un film de Matthew Warchus

Pride! (2014). Un film de Matthew Warchus

Grande-Bretagne, 1984. Une manifestation de mineurs contre le projet de fermeture des mines du gouvernement Thatcher. Foule, slogans, brouhaha. Au milieu des manifestants, majoritairement des hommes, cette banderole improbable : “Lesbians and Gays Support the Miners”. Cette histoire nous est racontée dans le film Pride! de Matthew Warchus, sorti en 2014. Il met en scène un groupe d’amis homosexuels qui fondent Lesbians and Gays Support the Miners(LGSM), le comité de soutien le plus actif à la grève des mineurs. À ce moment-là, ni les militants de LGSM, ni les mineurs syndicalistes ne peuvent deviner qu’ils sont les acteurs d’un profond bouleversement de la société anglaise. Après la grève, en effet, un phénomène inédit se produit :les mineurs apportent leur soutien aux groupes de défense des droits des homosexuels. Dans quelle mesure l’action collective initiée par le mouvement LGSM a-t-elle contribué à impulser un soutien du mouvement ouvrier anglais envers les revendications des homosexuels, alors que les deux mouvements sont nés dans des conditions et autour de revendications fortement hétérogènes voire antagonistes ? À quels obstacles symboliques les stratégies de communication des parties en présence ont-elles dû faire face ? Comment cette convergence de luttes, à la croisée des enjeux de classe et de genre, a-t-elle nourri des combats similaires dans d’autres pays, notamment en France ?

Rapports sociaux de classe et de sexe : une opposition historique, sociale, et politique

Si l’alliance entre ces deux causes n’apparaît pas si évidente, c’est qu’historiquement elles se sont construites sur une série d’oppositions du point de vue de leurs valeurs et revendications, de leurs formes d’organisation et répertoires d’actions et de leurs identités publiques. Si l’on reprend le cadre d’analyse des mouvements sociaux proposé par Alain Touraine,le mouvement ouvrier se caractérise en effet par des revendications« matérialistes », comme la défense de conditions de travail et de salaires dignes, typiques des sociétés industrielles alors que les mouvements que l’on appelle aujourd’hui LGBT (Lesbian, Gay, Bisexual & Transgender) défendent, à l’instar des mobilisations écologistes, consuméristes ou féministes, des valeurs « post-matérialistes » tournées vers la qualité de vie et la défense d’identités collectives, caractéristiques des sociétés dites « post-industrielles »[1]. D’autre part, si les groupes LBGT privilégient des formes d’organisations horizontales et participatives et des modes d’actions plutôt modernes du type sit-in ou happenings, le mouvement ouvrier est marqué par sa verticalité, son système représentatif (élections internes) et des actions de masse. Enfin, car le mouvement ouvrier s’est construit dans une image viriliste du militantisme[2], condition sine qua non pour contrebalancer une position dominée dans l’appareil productif[3], alors que les mobilisations en faveur des homosexuels ont privilégié des revendications identitaires, parfois peu soucieuses du rôle joué par les rapports de classe dans l’expérience homosexuelle, alors que leurs ressortissants venaient plus souvent des classes moyennes ou supérieures que des milieux populaires[4]. Dès lors, ni l’homophobie qui peut exister sein du mouvement ouvrier, ni les diverses formes de racisme de classe présentes dans la cause homosexuelle ne prédisposent les militants à se rapprocher les uns des autres.

Photographie extraite du film "Pride!" mettant en scène le collectif LGSM lors d'une manifestation (Télérama). Source : http://www.telerama.fr/festival-de-cannes/2014/ils-incarnent-le-cinema-britannique-4-george-mackay-dans-pride,112866.php [consulté le 20/11/16].

Photographie extraite du film « Pride! » mettant en scène le collectif LGSM lors d’une manifestation (Télérama).
Source : http://www.telerama.fr/festival-de-cannes/2014/ils-incarnent-le-cinema-britannique-4-george-mackay-dans-pride,112866.php [consulté le 20/11/16].

Pour autant, du fait de leurs positions dominées dans les rapports sociaux de classe et de sexe[5], ces deux groupes sont exposés à des formes de violence sociale et de répression politique similaires[6]. Dans un documentaire réalisé par LGSM après la grève, on peut entendre une femme de mineur faire d’elle-même ce constat lorsqu’elle évoque les violences subies lors du mouvement de grève: « leur épreuve est semblable à la nôtre. Ce que nous avons souffert avec la police […] est ce qu’ils ont souffert pendant toute leur vie »[7].
Un autre type de violence symbolique est partagé par la communauté homosexuelle et une partie des ouvriers : la domination patriarcale. La place des femmes dans le militantisme ouvrier a été de longue date subordonnée, en raison notamment de la structure du travail salarié qui, longtemps, a réservé les emplois industriels aux hommes favorisant, pour reprendre l’expression d’Immanuel Wallerstein, le modèle du « ménage semi-prolétarisé »[8]. Les femmes ont dû se battre afin de pouvoir prendre part aux manifestations aux côtés des hommes. Le film Pride! Montre clairement leur rôle déterminant dans le rapprochement entre les mineurs et LGSM. Dans un même registre, certaines femmes lesbiennes, peu nombreuses mais impliquées dans LGSM, n’avaient pas le sentiment de trouver pleinement leur place dans l’organisation. Elles se sentaient intimidées par les leaders masculins qui étaient également engagés politiquement et cherchaient à imposer leur vision au sein du mouvement. Une militante explique dans le documentaire que c’est sur cette base que se crée un mouvement parallèle : Lesbians Against Pits Closure (Lesbiennes contre la fermeture des mines) qui va organiser son soutien à la grève indépendamment de LGSM et dans le cadre d’un mouvement national regroupant des organisations de femmes.

L’imbrication des répertoires d’action, indicateur d’une« convergence des luttes » ?

Le soutien mutuel entre ces deux groupes sociaux ne pouvait se faire sans un rapprochement de leur répertoire d’action et tactiques de mobilisation[9]. Traditionnellement, les groupes LGBT s’organisent autour de mobilisations visant, à l’instar de la célèbre Gay Pride, à se réapproprier de manière spectaculaire voire exubérante l’espace public[10]. Ainsi, aux États-Unis, des militants gays réalisent leur coming out dans des lieux bondés, et fréquentés majoritairement par des populations hétéros[11]. À l’inverse, le répertoire d’action ouvrier a toujours eu tendance à s’approprier l’espace public en s’appuyant sur la mise en scène du nombre et de la force physique, à l’image des services d’ordre fortement présents dans les grèves et les manifestations[12]. En opérant une convergence de leurs luttes, les deux groupes ont croisé leurs méthodes de protestation. Ce croisement a surtout été opéré, en Grande Bretagne, par le groupe LGSM, lorsque ses militants ont exporté leur culture de mobilisation auprès des mineurs. Au départ, ils ont mis en place des formes originales de récolte d’argent dans les rues, et organisé des événements festifs, notamment un concert en soutien à la grève des m

pits-and-perverts

Affiche du concert « Pits and Perverts » organisé à l’Electric Ballroom, à Londres, le 10 décembre 1984. Le concert caritatif a levé £5650, soit l’équivalent de £20,000 aujourd’hui.(Design et Copyright par Kevin Franklin). Source : http://www.gayinthe80s.com/2013/05/1984-pits-and-perverts-benefit-concert/ [consulté le 20/11/16].

ineurs. Après la fin de la grève, cette greffe réussie conduit à l’invention d’un genre protestataire hybride : des « marches de fiertés » réunissant des mineurs et des homosexuels.
 
Cette imbrication des répertoires d’action s’est également opérée par un retournement commun de stigmate, tel qu’a pu le théoriser Erving Goffman[13]. Ce retournement de stigmate, c’est-à-dire la réappropriation culturelle d’une insulte, du mépris du reste de la population en un acte de revendication, est historiquement un outil d’affirmation des communautés homosexuelles. Il est possible d’illustrer cette imbrication par un retournement commun de stigmate au travers de l’exemple du concert « Pits and Perverts » dédié à la récolte de fond et au développement des soutiens à la grève des mineurs. La dénomination du concert montre l’appropriation par les communautés homosexuelles de l’insulte de perverts utilisée notamment à la une du tabloïd britannique The Sun[14], mais aussi du qualificatif de pits (« prolos ») pour le mouvement ouvrier[15].

Articulation et amplification des cadres d’injustice

Le travail opéré par les militants du collectif LGSM et du syndicat des mineurs peut être analysé comme un processus de recadrage de leurs causes. Le concept de cadre de mobilisation entend rendre compte des « schèmes d’interprétation qui permettent à des individus de localiser, percevoir, identifier et étiqueter des événements dans leur espace quotidien et le monde en général, et qui contribuent à les guider dans leurs actions et dans leurs interactions »[16].Le sociologue David Snow et son équipe distinguent plusieurs types de recadrages. Une articulation de cadre désigne une stratégie de cadrage de l’action collective par laquelle une organisation s’adresse à des particuliers qui partagent déjà son point de vue mais ne la connaissent pas, afin de les pousser à s’engager. Une amplification de cadre correspond à une stratégie de cadrage par laquelle une organisation cherche à clarifier ou à développer un cadre pour montrer en quoi il est lié à des valeurs, croyances ou des émotions qui sont supposées être partagées par les participants potentiels
Pour illustrer ce processus dans le cas de LGSM, revenons un instant sur le nom de ce collectif, qui est également son slogan. Il est composé des deux lettres initiales Lesbians et Gays, qui désignent les protagonistes du groupe, puis des initiales SM, qui renvoient à un verbe d’action (support) et aux bénéficiaires de la cause (miners). Affichant une solidarité entre des mobilisations qui se sont longtemps tenues à distance l’une de l’autre, le sigle prend une valeur performative : il réalise conjointement l’union symbolique des deux causes[17]. Cette phase d’auto-dénomination a pour effet de gommer les réticences, en particulier celles d’une partie des membres de la communauté gaie à apporter leur soutien aux mineurs et à rejoindre par extension leur action collective. Ce pouvoir de dénomination accroît également la visibilité de la cause défendue et assure du même coup sa publicisation et sa politisation dans l’espace public[18]. Mais le sigle contribue surtout à créer le groupe qu’il désigne, et constitue par là-même une invitation à des échanges interpersonnels entre les membres du collectif.

La mise à l’agenda politique des revendications du mouvement homosexuel

La conséquence directe du soutien de LGSM au mouvement des mineurs est la mise sur l’agenda médiatique, par l’intermédiaire du mouvement ouvrier, des revendications du mouvement homosexuel[19]. C’est le cas, en premier lieu, en 1985 lors de la participation inédite des mineurs à la Gay Pride[20]. La présence de personnes non homosexuelles, et qui plus est hostiles au départ aux revendications gay, participe d’une entreprise de légitimation de ces dernières. Empreinte d’un symbolisme particulièrement fort, la participation des mineurs a également permis une légitimation par le nombre. Les dernières Gay Pride étant en déclin, ce soutien est un facteur essentiel de la réussite de l’action en faveur des droits et de la reconnaissance des homosexuels. La publicisation dont font alors l’objet les revendications du mouvement homosexuel, permise par les mobilisations des mineurs à leurs côtés, contribue à la publicisation du problème social porté par le mouvement homosexuel[21].
La même année, la conférence de Bournemouth, organisée par le parti Travailliste, adopte pour la première fois une résolution en faveur de l’égalité des droits des homosexuels. Cette victoire est d’autant plus importante pour les militants qu’elle ne s’est pas obtenue sans conflit au sein du parti. L’adoption n’a pu être possible que grâce au soutien décisif du syndicat national des mineurs. L’utilisation des arguments et des revendications de la communauté homosexuelle par les mineurs a permis de convaincre la majorité du parti Travailliste. Désormais, la communauté homosexuelle aura une nouvelle opportunité de mise en visibilité de sa cause à travers les partis politiques.
Ce processus d’amplification de cadre de la cause est accentué avec le mouvement contre la « Section 28 », texte soutenu par le parti conservateur et adopté en 1988 qui interdisait la promotion de l’homosexualité en Grande-Bretagne notamment dans le cadre scolaire de l’éducation à l’égalité. Les mineurs s’emparent en effet de cette bataille et la mettent à leur agenda. Au-delà de la seule appropriation des revendications de la communauté homosexuelle, ils s’opposent frontalement au gouvernement sur cette réforme. Ces batailles menées ensemble vont créer entre ces deux mouvements une histoire commune, un héritage, qui aura des effets ultérieurs en termes de reproduction des traditions militantes: les générations suivantes contribueront à entretenir ce lien et à le développer.

L’import de la cause au sein de la CGT : une avancée en coulisses

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Des manifestants du FHAR s’invitent à la manifestation du 1er mai (Fête du Travail) 1971 à Paris, malgré la réticence des syndicats (Collectif de lutte contre les discriminations LGBT dans le monde du travail, Guide d’action syndicale de la CGT). Source : https://www.cgt.fr/IMG/pdf/LGBT-CGT-guide-NB.pdf [consulté le 20/11/16]

En France, ce processus d’import de cause n’a pas obéit exactement au même scénario. Si le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire, créé en 1971,tente de nouer des alliances entre le mouvement homosexuel et le mouvement ouvrier[22], les vives réactions de la Confédération Générale du Travail (CGT) à la participation de ceux-ci, lors de la marche du 1er mai en 1971 témoignent d’un certain rejet de la part du mouvement ouvrier[23]. Toutefois, si la CGT ne soutient pas publiquement les droits homosexuels, certains militants poussent à des discussions en ce sens.
Ces débats n’ont pas lieu sur la scène publique mais en coulisses avec « des discussions informelles, entre nous », comme nous le confie en entretien Ginette Tomassone, vice-présidente de l’Institut d’Histoire Sociale 83 et secrétaire générale de l’UD-CGT Var de 1980 à 1990[24]. Ce témoignage offre un point de vue intéressant qui illustre la complexité de ce que l’anthropologue James Scott appelle « l’infrapolitique des groupes subalternes »[25]. Les militants de la CGT qui souhaitent prendre position en faveur des droits homosexuels sont, en effet, contraints de le faire en marge du discours officiel du syndicat. Ces militants ne sont pas forcément eux-mêmes homosexuels et ne subissent pas eux-mêmes des discriminations quant à leur orientation sexuelle. Mais ils vont tout de même impulser des réflexions sur ce sujet au sein de la structure syndicale. Selon Lionel Goulette, représentant du collectif contre les discriminations LGBT de la CGT interrogé par nos soins en entretien[26], c’est après un incident interne en 1996 que Maryse Dumas, alors secrétaire confédérale, s’est saisie de la cause car « elle considérait que cela devait faire partie de nos combats ». La même année c’est autour du soutien au Pacte Civil de Solidarité (PACS), que se cristalliseront les débats en interne à la CGT[27].
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Photographie d’un militant syndicaliste homosexuel lors de la Marche des fiertés (Gay Pride) organisée à Montpellier en 2006 (Collectif de lutte contre les discriminations LGBT dans le monde du travail, Guide d’action syndicale de la CGT). Source : https://www.cgt.fr/IMG/pdf/LGBT-CGT-guide-NB.pdf [consulté le 20/11/16]

Au terme de ces débats, le syndicat de salariés soutient publiquement l’union civile entre couples de même sexe. Ce soutien est accompagné de la création du Collectif Confédéral Contre l’Homophobie de la CGT qui « vivotera jusqu’en 1999 ». Il est aujourd’hui chargé de promouvoir en interne et en externe la lutte contre les discriminations LGBT par la publication de guides et formations auprès des militants et par un travail avec les syndicats partenaires et au sein des entreprises. Ce travail semble payer car toujours selon Lionel Goulette, « il y a encore des militants assez réfractaires mais beaucoup moins qu’avant ». Mais,selon lui,le mouvement ouvrier reste tout de même « loin derrière celui de l’Angleterre ». Il l’explique par une différence de pratiques syndicales : « eux ont des commissions LGBT, nous on a un collectif ».
Il est fort probable que le processus interne de la CGT soit sensiblement analogue à celui qui a lieu dans les syndicats de mineurs britanniques avant la création de LGSM. Un collectif restreint, qui a pourtant constitué un accélérateur impressionnant du rapprochement des deux causes. Ce cas illustre bien toute la difficulté qu’éprouvent les groupes dominés et les minorités opprimées à faire cause commune.

Lydia CHEDDAD
Julie EL-MOKRANI TOMASSONE
Yohann GARCIA
Clément LEBOURG
Yoro FALL

[1] Alain Touraine, Une société post-industrielle, Paris, Denoël, 1969.
[2] Romain Vallet, « Homos et ouvriers, une alliance impossible ? », 01/09/2014, URL : http://www.heteroclite.org/2014/09/homos-prolos-ouvriers-alliance-13258, [consulté le 11/11/16]
[3] Pierre Bourdieu, « Remarques provisoires sur la perception sociale du corps », Actes de la recherche en sciences sociales. 14. Présentation et représentation du corps, 1977, p. 51-54
[4]Frédéric Martel, La longue marche des gays, Paris, Gallimard, Découvertes/Culture et société, 2002. Le livre Retour à Reims de Didier Eribon (2009), intellectuel homosexuel issu d’une famille ouvrière, constitue, en France, un exemple d’exception à cette règle.
[5] Annie Bidet-Mordrel, Jacques Bidet, Les rapports sociaux de sexe, Paris, PUF, Actuel Marx, 2010.
[6] Jean-Claude Michéa, Les mystères de la gauche, Paris, Flammarion, 2014
[7] Documentaire Dancing in Dulais réalisé par le collectif LGSM. URL : https://www.youtube.com/watch?v=lHJhbwEcgrA [consulté le 11/11/16]
[8] Immanuel Wallerstein, Le capitalisme historique, Paris, Repères, La Découverte, 1985
[9] Charles Tilly, « Les origines du répertoire de l’action collective contemporaine en France et en Grande-Bretagne », Vingtième siècle.Revue d’Histoire, 4, 1984, p. 89-108.
[10]Laure Botella, Thomas Jaquemet, Augustin Michäely et Baptiste Zamaron, « Maux et mots des homos », Avril21, 12 octobre 2015. URL : http://avril21.eu/vues-d-ailleurs/maux-et-mots-des-homos [consulté le 17/11/2016]
[11] Ashley Currier, « Deferral of Legal Tactics », in Queer mobilizations: LGBT activists confront the law, New York University Press, New York and London, 2009, p. 23-24.
[12]Isabelle Sommier, « CGT : du service d’ordre au service d’accueil », Genèses, 12, 1993, p. 69-88
[13]Plumauzille Clyde, Rossigneux-Méheust Mathilde, « Le stigmate ou « La différence comme catégorie utile d’analyse historique » », Hypothèses, 1/2014 (17), p. 215-228.
[14]Peter Frost, «“Pits and Perverts”: The Legacy of Communist Mark Ashton», Morning Star, 11 septembre 2014. URL: https://www.morningstaronline.co.uk/a-772e-Pits-and-perverts-the-legacy-of-communist-Mark-Ashton#.WC7eTMn5-0U [consulté le 18/11/2016]
[15] De nombreux mouvements en plus des groupes LGBT ont, à de nombreuses reprises, retourné les stigmates dont ils étaient l’objet pour obtenir des droits. On peut mentionner le fameux manifeste des 343 « salopes » lancé en 2013 par un groupe féministe pour défendre l’avortement (Sophie Des Deserts, « L’histoire secrète du manifeste des 343 ‘salopes’ », L’Obs, 31/12/2014. URL : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20121119.OBS9921/l-histoire-secrete-du-manifeste-des-343-salopes.html [consulté le 18/11/2016])
[16] Jean-Gabriel Contamin, « Cadrages et luttes de sens », Penser les mouvements sociaux, Paris, La Découverte, « Recherches », 2010, p. 55-75
[17]Le concept d’« énonciation performative » (ou « performatif ») est conçu par le philosophe John Austin en opposition aux énonciations « constatives », qui sont des affirmations « vraies ou fausses ». Les performatifs sont des phrases qui, énoncées dans les circonstances appropriées, ne décrivent pas une action, mais l’exécutent par l’acte même d’énonciation. De ce point de vue, les énonciations performatives ne sont pas « vraies ou fausses », mais « heureuses ou malheureuses » (John L. Austin, Quand dire, c’est faire [1962], Paris, Seuil, 1970)
[18]Alice Krieg-Planque, « Le discours : enjeux et méthodes » in Analyser les discours institutionnels, Paris, Armand Colin, 2012, p. 16-17
[19] La notion d’agenda-setting désigne un modèle qui établit une relation causale entre l’importance que les médias accordent à certains sujets (issues) et la perception qu’ont les consommateurs de nouvelles de l’importance de ces sujets. Les médias influencent l’ordre du jour des affaires publiques dans la mesure où le public ajuste sa perception de l’importance relative des sujets à l’importance que les médias leur accordent (McComb M., Shaw D., “The agenda-setting fonction of Mass Media”, Public Opinion Quartely, vol. 36, 1972, p. 176-187)
[20]Karina Knight, “Pride !The power of solidarity”, Worker’s Liberty,‎ 10/09/2014. URL :http://www.workersliberty.org/node/23794. [Consulté le 18/11/16]
[21] Emmanuel Henry, « Construction des problèmes publics », in Dictionnaire des mouvements sociaux, Paris, Presses de Sciences Po, «Références », 2009
[22]Benoît Bréville, « Homosexuels et subversifs », Manière de voir, 118, août-septembre 2011. URL : http://www.monde-diplomatique.fr/mav/118/BREVILLE/47101 [consulté le 11/11/16]
[23]Romain Vallet, « Homos et ouvriers, une alliance impossible ? », Heteroclite.org, 01/09/21014, URL : http://www.heteroclite.org/2014/09/homos-prolos-ouvriers-alliance-13258, [consulté le 11/11/16]
[24]Entretien, Paris, 11/11/16.
[25] James C. Scott, « Infra-politique des groupes subalternes », Vacarme, 36/ 3, 2006, p. 25-29
[26]Entretien, Paris, 17/11/16
[27]Renata Tetrakovia, Gagner l’égalité des droits dans le monde du travail – Guide d’action syndicale, 2012, http://www.cgt.fr/IMG/pdf/LGBT-CGT-guide-NB.pdf [consulté le 11/11/16]